Communiqué du Département de Seine-Saint-Denis du 4 décembre 2020, sur les aides aux structures du territoire
Vendredi 4 décembre 2020, interrogé par les journalistes de Brut, le Président de la République a reconnu l’existence de violences et de discriminations dans la police, annonçant la tenue d’un sondage et la mise en place d’une plateforme à partir du mois de janvier.
Cette étude, le Département de la Seine-Saint-Denis l’a déjà menée à l’échelle de son territoire. En juillet dernier, il a en effet publié un baromètre des discriminations avec l’institut de sondage Harris, dont les résultats sont édifiants. En Seine-Saint-Denis, 9 jeunes sur 10 pensent que des personnes sont discriminées par la police et la justice. 71 % des répondant(e)s déclarent que les discriminations sont un sujet qui les inquiète. 56 % disent avoir été victimes d’au moins un type de discrimination au cours des cinq dernières années.
Oui, il y a du racisme et des actes discriminatoires dans notre société. Alors que nous attendions depuis plusieurs années un plan de lutte contre les discriminations, les annonces du Président de la République, concernant la mise en place d’une plateforme de signalement, la généralisation des caméras-piétons, et la formation des gendarmes et des policier(e)s sont une première étape.
Nous serons très vigilant(e)s face à la mise en place de ces mesures sur le terrain et aux moyens qui leur seront consacrés. Mais nous ne saurons nous en satisfaire, car il faudra rapidement aller plus loin. Nous pensons aussi qu’une réforme de l’IGPN, « police des polices », est une absolue nécessité, de même que la mise en place du récépissé de contrôle d’identité, afin de lutter contre la pratique du contrôle au faciès. Rappelons que, selon l’étude du Défenseur des droits de 2017, les jeunes hommes « perçus comme noirs ou arabes » ont « une probabilité 20 fois plus élevée que les autres d’être contrôlés »).
Stéphane Troussel, Président du Département de la Seine-Saint-Denis