L’œil du soldat-artiste. Jusqu’en janvier 2022, l’exposition Graver la guerre de Georges Bruyer ne manquera pas de vous étonner. Dessins, aquarelles et gravures sur bois ou sur cuivre… Cette exposition dévoile le parcours de l’artiste pendant la Grande Guerre. De ses aventures nocturnes à ses périples en journée, Georges Bruyer nous plonge dans son parcours, en toute intimité.
Graver la guerre, c’est un total de 130 œuvres. Huiles sur toile, dessins, croquis, gravures, cartes postales et matrices de gravure… les chef d’œuvres de l’artiste nous émeuvent. Lorsque la Grande Guerre éclate, le peintre avait déjà acquis une certaine notoriété. Appelé à combattre, il fait alors parti des milliers de soldats-artistes qui entrent en guerre. En juillet 1915, le soldat-artiste est blessé et devient peintre missionné aux armées en 1917. « Georges Bruyer a été blessé à la guerre, donc il a été touché dans sa chair. » précise Aurélie Perreten.
Amitié, combat et souffrance… L’artiste ne nous cache rien de son parcours. A l’aide de ses œuvres, l’artiste rend hommage à ses amis et souligne la dureté du conflit. « L’homme est très présent, on a l’impression qu’il a envie de rendre hommage à ses camarades, dans un trait qui est extrêmement moderne, ça ressemble parfois à de la BD. Il a aussi parfois, quelque chose de très poétique… ça interpelle, ça dérange parfois, ça questionne mais c’est extrêmement intéressant de voir les multiples façon de représenter ce conflit. » explique la directrice du Musée de la Grande Guerre.
Une exposition temporaire. Du jour à la nuit, des couleurs chaudes aux couleurs froides… l’artiste évolue au fil des œuvres et du conflit. Avec Graver la guerre, nous plongeons littéralement dans la réalité du conflit. « Avec cette exposition, on va montrer des œuvres inédites. Cet artiste Georges Bruyer qui a été connu dans son temps, mais dont l’œuvre de guerre était tombé dans l’oubli. Le Musée de la Grande Guerre a la chance d’être le bénéficiaire du don de l’ensemble de son œuvre de guerre, dont on présente une sélection. Toutes ses œuvres ont été restaurés pour l’occasion, on y découvre une œuvre très intime où l’on sent le regard de l’artiste et l’expérience du soldat. » assure Aurélie Perreten.
« On découvre un artiste qui peint la nuit de façon exceptionnelle. »
Objectif du musée ? Faire connaître les techniques du soldat-artiste. Depuis sa création, le musée valorise la médiation entre les œuvres et les visiteurs. « Les médiateurs ont réfléchit à proposer plusieurs dispositifs qui permettent de comprendre les différentes techniques déployés par l’artiste tout au long de l’exposition et de sa carrière. On a des dispositifs dédiés aux malvoyants avec des œuvres thermoformées et des audiodescriptions. Puis, dans l’atelier de l’artiste, il y a un film qui présente cette technique de gravure et on va inviter les visiteurs avec un dispositif de médiation à créer leur propre gravure, avec un système d’aplat pour comprendre précisément comment ça marche et repartir avec un petit souvenir. » conclue la directrice du Musée de la Grande Guerre.
Une exposition coup de cœur. En faisant la visite, découvrez l’univers de Georges Bruyer, tout en sensibilité. Des œuvres nocturnes aux toiles de jour, le soldat-artiste parvient à nous émouvoir. Graver la guerre est à découvrir jusqu’en janvier 2022, au Musée de la Grande Guerre de Meaux.