Musulmans, juifs, catholiques, bouddhistes et hindouistes… Toutes les religions vivent en parfaite harmonie à l’Esplanade des Religions et des Cultures de Bussy-Saint-Georges. Fraternité, paix, découverte et respect… C’est autour de valeurs communes que les communautés religieuses nous ont ouvert les portes de ce site utopique, unique en Europe. Un endroit merveilleux où le temps est quasiment suspendu… Et où la découverte de l’autre se fait en paix.
A Bussy-Saint-Georges vivre sa foi dans la Paix et l’harmonie. En 2006, le laboratoire d’étude de l’Esplanade des Religions et des Cultures prend vie. « Le concept était de réunir sur un même lieu géographique, les principales religions du monde, dans un esprit au départ de laboratoire sur le vivre-ensemble. Au fur et à mesure, nous sommes passés du vivre-ensemble au faire-ensemble. Nous nous connaissons et organisons des manifestations pour la paix. » Toutes les communautés du monde se réunissent pour célébrer ensemble leurs différentes festivités. A l’Esplanade des Religions et des Cultures, le nouvel an est célébré à cinq reprises.
- Quelles sont les communautés représentés ? A Bussy-Saint-Georges, les communautés (la communauté catholique, la communauté juive, la communauté musulmane, la communauté bouddhiste Laos, la communauté protestante unie, la communauté hindouiste et la communauté bouddhiste chinois) prouvent qu’aucune religion n’est au-dessus d’une autre. Pour concrétiser leurs actions, ils créent leur association.
- Pour anecdote, lorsque la communauté juive s’est installée, ils ont soumis une condition. « On voulait être à côté de la mosquée parce que c’était un symbole très fort à contre-courant de ce que la majorité des gens pouvaient penser. »
Un monde meilleur, une fraternité ouverte. Au delà de leurs fidèles, l’association de Esplanade des Religions et des Cultures organise de nombreux évènements pour faire découvrir leurs cultures. « Il y a plusieurs manifestations par an. Il y a les journées européennes du patrimoine, nous sommes tous solidaires pour l’ouverture au public et faire entrer ces gens avides de culture sur différents cultes. Chaque année, au 1 janvier, nous faisons également un concert pour la paix au Temple Fo Guang Shan avec une prière universelle. Depuis 2015, nous organisons un grand gala pour la paix, tous les deux ans. » Une course humanitaire et une brocante sont également organisés. Notez que le Temple Fo Guang Shan est ouvert du mardi au dimanche.
- Le Temple Fo Guang Shan est composé d’une galerie d’art, un auditorium, des salles de classe, une bibliothèque, un salon de thé, une salle Avalokitesvara, une salle Ksitigarbha et une salle de méditation. Une zone d’hébergement est réservée aux disciples monastiques et laïques. Des cours de chinois, de prières et même de bouddhisme sont donnés.
« Un arbre qui tombe fait beaucoup plus de bruits qu’une forêt qui pousse. Nous ici, c’est la forêt qui pousse. On ne fait pas de bruit, mais on construit quelque chose de formidable. »
Un havre de paix qui s’agrandit. Le projet de quartier cultuel et culturel doit réunir à terme la pagode taïwanaise de l’ordre du Fo Guang Shan, une pagode laotienne, une mosquée, une synagogue et un centre arménien. « Nous prévoyons la construction d’une synagogue et d’un centre culturel juif en 2022-2023 et, il y aura la construction d’un mandir hindou en 2023-2024. On peut dire que naturellement les gens se connaissent, s’apprécient, ne sont plus seulement des voisins mais des amis et ça… C’est quelque chose d’extraordinaire ! » L’Esplanade des Religions et des Cultures doit prochainement accueillir une église chrétienne éthiopienne. Notez que lors des messes de l’église moderne Notre-Dame-du-Val, les fidèles sont amenés à découvrir l’Esplanade des Religions et des Cultures.
Un projet culturel ambitieux. Pour faire découvrir leurs différentes cultures, des plages de cours sont proposés (méditation, cours de chinois, écriture prières). « Si vous allez à la mosquée, vous avez un salon littéraire, un petit salon de thé et une bibliothèque. Si vous allez au Temple Fo Guang Shan, vous avez la bibliothèque et la salle d’écriture. A la synagogue, on espère aussi créer une petite médiathèque. Les gens qu’ils soient religieux ou non, peuvent rentrer et découvrir une culture qu’ils ne connaissent pas. » Des cours d’hébreu structurés sont à l’étude. A la demande des établissements scolaires, les communautés font découvrir leur mode de vie aux étudiants. « Ils sortent de là comme d’un endroit magique. Ils disent qu’ils ont découvert quelque chose d’incroyable, c’est un vrai plaisir de voir ces enfants, de 10 ou 16 ans, sont émerveillés de voir que la fraternité… C’est réel. » se réjouit Claude Windisch.
Une esplanade multiculturelle en projet. Avec leur association, les communautés projettent de faire reconnaître l’Esplanade des Religions et des Cultures par l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture), en collaboration avec la mairie. « Le besoin de connaître l’autre est devenu quelque chose de très important pour la cohésion sociale. On se rend compte qu’aujourd’hui, il n’y a plus de craintes ou d’appréhension quand un Français de religion chrétienne rencontre un juif ou un musulman. Cette ouverture vers l’autre fait que la vie est très agréable. » En sortant du quartier culturel, un sentiment de satisfaction réchauffe notre cœur.
« Finalement ici, on était tous des étrangers, on ne se connaissait pas, on apprend à se connaître… C’est ça, le but de l’esplanade.« Liberté, égalité, fraternité.
- Un immense merci à Claude Windisch, Shailesh Bashwar, Khanxay Suryadhay, Hassan Idrissi et Miaoda Sik de nous avoir ouvert les portes de leur havre de paix.
