La Libération de La Ferté-sous-Jouarre. Le 27 août 1944, la commune fertoise est finalement libérée grâce à la mobilisation et à la dévotion de nombreux hommes et de nombreuses femmes. « Elle a été libéré du joug de l’occupant par une unité de la troisième armée américaine que commandait le fameux Général Patton, un grand général américain. » A La Ferté-sous-Jouarre, huit personnalités ont particulièrement marqué cette guerre en s’opposant sans relâche à l’oppression et à la tyrannie de l’occupant.
Pierre Brossolette, Michel Fauvet, Camille Thioux, Marie-Louise Calinot, François Glaize, Pierre Marx, Joseph Brau et Léon Lahitte… Ils se sont tous battus pour la Libération de La Ferté-sous-Jouarre. Ils portent parfois le nom d’une rue, d’une école ou d’une avenue… Mais qui sont-ils ? Revivez un bout de leur histoire.
- Pierre Brossolette
Mobilisé le 23 août 1939, le lieutenant d’infanterie rejoint rapidement La Ferté-sous-Jouarre, à la tête du cinquième régiment de l’infanterie Navarre. Il a pour mission de protéger le Grand Quartier Général du front de l’Est (Château des Bondons). Promu capitaine avant la défaite, il doit quitter la commune briarde suite à l’offensive des Panzer Divisions. Pierre Brossolette qui repose désormais au Panthéon (2015), a vécu huit mois à La Ferté-sous-Jouarre. « On peut imaginer que c’est à La Ferté-sous-Jouarre qu’il a nourrit cette volonté de s’opposer à l’occupant. » Dans la commune, il se promenait régulièrement avec son cheval blanc : Ponpon.
- Pierre Marx
Natif de La Ferté-sous-Jouarre, Pierre Marx (1923) a répondu à l’appel du 18 juin en s’engageant dans la résistance (1940). Il tombera sous les balles de la Gestapo. « Ils ont quasiment tous eu des destins tragiques… Quand on s’engageait dans la résistance à l’époque, l’espérance de vie était très courte. On pourrait citer Michel Fauvet qui a un rue à son nom, au même titre que Pierre Marx. » Il venait d’avoir 20 ans.
- Michel Fauvet
Né à La Ferté-sous-Jouarre, Michel Fauvet a rejoint le groupe des résistants du Limon, dirigé par le Colonel Glaize en 1942. « Il a été très actif. Il a participé à la réception de parachutage d’armes dans la Région, il a commandé des équipes de sabotage, il a transmis de précieux renseignements sur les troupes allemandes. Il sera arrêté à proximité de La Ferté-sous-Jouarre et fusillé. » Michel Fauvet est tombé à l’âge de 24 ans.
- François Glaize, Joseph Brau et Léon Lahitte
Rue, école ou avenue… En ville, leur nom est reconnu. Mais connaissez-vous leur histoire ? « On a beau être Fertois comme je le suis de naissance, on ne sait pas nécessairement qui est François Glaize, Joseph Brau dont une école primaire porte son nom, par exemple. J’ai voulu honorer leur mémoire et transmettre un message aux Fertois. » Léon Lahitte, François Glaize et Joseph Brau ont créé un comité local chargé de lutter contre l’occupant, le quartier général était à La Ferté-sous-Jouarre. Ils organisent l’hébergement de résistants et conçoivent de fausses cartes d’alimentation pour subvenir au besoin des habitants. En 1943, ils sont arrêtés sur dénonciation et déportés à Buchenwald. François Glaize et Léon Lahitte ne survivront pas mais, le Docteur Joseph Brau sera libéré par les américains.
- Camille Thioux
« J’ai une grande affection pour le moins connu de nos résistants locaux : Camille Thioux. » Replongeons dans l’histoire… En août 1944. « Venant du Sud et de l’Ouest, les américains de la troisième armée continuent leur poussée vers le Nord-Est, ils sont guidés par des résistants locaux. Ils libèrent Provins, Meaux, Coulommiers pour ensuite libérer La Ferté-sous-Jouarre. » Ils furent notamment guidés par Camille Thioux.
Né à Tancrou (1920), Camille Thioux était employé de mairie à La Ferté-sous-Jouarre. En juin 1942, il s’engage dans la résistance en devenant un agent de renseignement. Il a notamment prit de grands risques en fabriquant plus d’une centaine de pièces d’identités pour les résistants recherchés (avec la complicité d’un imprimeur local). Après la libération de la ville, il s’engage dans la deuxième division blindée du Général Leclerc jusqu’à la capitulation en mai 1945. Pour anecdote, il ouvre une auto-école à La Ferté-sous-Jouarre (au 36 rue de Chamigny). L’auto-école reste en activité jusqu’à la fin des années 1970.
- Marie-Louise Calinot
« Elle n’est pas Fertoise, mais elle est enterrée au cimetière de La Ferté-sous-Jouarre. Elle a une histoire tragique. » Marie-Louise Calinot résidait à Chauffry. « Il y a eu trois décrets NN (Nacht und Nebel – Nuit et Brouillard) qui instauraient un statut spécial pour tous les opposants à la force d’occupation qui représentaient une menace pour la sécurité de l’armée allemande. (…) Ils étaient condamnés à disparaître dans la Nuit et le Brouillard. » Marie-Louise Calinot fut dénoncée aux autorités allemandes et arrêtée en possession d’un revolver (février 1943).
Les allemands l’ont conduite à Coulommiers puis à Fresnes. Condamnée à cinq ans de travaux forcés, elle fut secrètement déportée dans un camp de concentration sous le sigle NN. Elle s’est éteinte en Allemagne, en mai 1945, sept jours après l’armistice, à l’âge de 43 ans. Elle laissait derrière elle un époux et neuf enfants. Marie-Louis Calinot repose à La Ferté-sous-Jouarre parce qu’une partie de sa famille résidait dans la commune. Elle est inhumée aux côtés de sa sœur.
Des héros et des héroïnes qui ont donné leur vie pour notre liberté. Notre devoir ? Ne jamais les oublier ! Pour rappel, La Ferté-sous-Jouarre a été libéré le 27 août 1944.