Un éco-pâturage dépaysant. Après avoir passé quelques semaines de vacances sur l’Île Cartier, Fleur et Lune, deux chèvres alpines, sont revenus sur la terre ferme briarde, ce mercredi 2 novembre 2022. Depuis mai dernier, les deux sœurs étaient installées sur l’île sanctuaire d’un hectare pour une opération éco-pâturage exceptionnelle. Ronces, lierres, herbes et branches… En quelques mois, l’Île Cartier a fait peau neuve, grâce au dévouement des deux sœurs, Fleur et Lune.
« Il n’y a pas d’humains sur cette île, les chèvres sont tranquilles ! »
L’Île Cartier, un sanctuaire dédié à la biodiversité. Depuis plusieurs années, l’Île Cartier est interdite à l’homme. En plein milieu de la Marne, en face de la rue de l’Île Cartier, l’île est un véritable temple pour les espèces menacées. En mai dernier, en déposant les deux chèvres alpines, les services découvrent notemment un nid des oies Bernache du Canada. C’est en harmonie avec la biodiversité existante que Fleur et Lune, âgées de cinq ans, ont habité l’île. « Elles ont toujours vécu toutes les deux, je les ais beaucoup habitué à vivre avec l’humain. » Non-prédatrices, les deux chèvres se sont épanouies.
L’éco-pâturage, une opération en développement. Grâce à ce mode d’entretien écologique, les communes réduisent leurs frais de gestion des espaces verts en limitant l’empreinte carbone. « L’initiative vient du premier adjoint, Daniel Durand, qui voulait convertir la ville aux bonnes pratiques et notemment à l’éco-pâturage. Ce sont deux expérimentations que nous avons en ville, une rue du Guet avec quatre moutons (8000m²) et l’autre destinée à nettoyer l’île Cartier. » Rue du Guet, les quatre moutons (Glitter, Glimmer, Sparkle et Paillette) ont lancé l’opération test de l’éco-pâturage.
L’Île Cartier, l’avant-après. Envahit par les ronces et le lierre, le sanctuaire de la biodiversité se pare désormais de ses plus belles couleurs. « Le constat est sans appel, elles nous ont nettoyé l’île Cartier du début jusqu’à la fin. Par exemple, vous avez un arbre gigantesque en plein milieu de l’île qu’on ne soupçonnait pas… Désormais, on peut le voir depuis les berges de la Marne. » En buvant l’eau de la Marne ou en mangeant les ronces, Fleur et Lune ont vécu en toute quiétude, sans stress et sans interférer avec les espèces présentes.
Une première opération réussie. Grâce au travail spectaculaire des deux chèvres alpines, l’opération sur l’Île Cartier est d’ors et déjà renouvelée pour l’année prochaine. Fleur et Lune reviendront dès le printemps prochain. « Elles vont rester à la bergerie tout l’hiver, elles vont manger de la paille, du foin et des granulés. Après, elles sont reparties. On attend le printemps où la végétation s’est bien développée. » Du côté de la municipalité, c’est une belle expérience qui s’est conclue, ce mercredi 2 novembre 2022. « J’ai envie de dire qu’il y a aussi une dimension pédagogique qui s’adresse à tous les Fertois. On peut très bien entretenir une parcelle communale en n’ayant pas recours à des équipements thermiques qui rejettent du CO2. » A La Ferté-sous-Jouarre, l’éco-pâturage pourrait se développer sur d’autres sites, après la sécurisation des différents espaces.
En harmonie avec les initiatives municipales, l’éco-pâturage sera particulièrement valorisé par l’Atlas de la biodiversité. « On a prévu d’installer une signalétique sur les bords de Marne, dans le cadre des futures liaisons douces et de notre Atlas de la biodiversité. » Les panneaux nous permettront de découvrir toute la faune et la flore de La Ferté-sous-Jouarre.
Les deux chèvres alpines reviendront au printemps prochain sur l’Île Cartier.