Zoom sur la septième circonscription. Le dimanche 19 juin 2022, Ersilia Soudais a été élue au second tour des législatives avec 51,31% des suffrages, face au candidat du Rassemblement National, Didier Bernard. En 2017, c’est sous les couleurs de La France Insoumise qu’Ersilia Soudais s’engageait en politique. Anciennement Conseillère Municipale d’opposition à Lagny-sur-Marne et professeur à Bussy-Saint-Georges, la Latignacienne a succédé à Rodrigue Kokouendo (Renaissance). « J’essaye d’être au maximum sur le terrain, y compris les week-ends, j’essaye d’être partout de façon équitable aussi bien dans les villes que dans les villages. » Avec 32 communes au compteur, Ersilia Soudais porte désormais une nouvelle écharpe… Porte-parole de la septième circonscription de Seine-et-Marne.
Elue sous l’étiquette de La France Insoumise, Ersilia Soudais est membre d’un intergroupe : la NUPES. A l’Assemblée Nationale, l’élue est membre de la Commission des Affaires Etrangères. « Les affaires internationales, c’est vrai que ça m’a changé du quotidien, j’étais plutôt une élue locale soucieuse des questions de logements. Là, je me retrouve aussi bien à m’intéresser au génocide au Guatemala, à la question des derniers évènements politiques au Pérou, le projet de loi au Sénégal qui permet de faciliter les extraditions. » Un poste aux multiples casquettes puisque Ersilia Soudais fait également partie de la Délégation des Droits des Femmes. « C’est une délégation qui permet d’aborder pas mal de sujets sous l’angle du droit des femmes, c’est extrêmement vaste, j’ai aussi bien parlé dans cette délégation de la diplomatie féministe et des toilettes. On peut évoquer des sujets intellectuels comme terre-à-terre. » Objectif ? Garantir l’égalité des droits entre les hommes et les femmes.
Réforme des retraites : la mobilisation générale. Des rues parisiennes aux ruelles seine-et-marnaises… La réforme des retraites mobilise aussi bien les travailleurs que les élus. « Je suis à leur côté parce que je partage, je comprend leur colère. Face au souhait du gouvernement, de voler deux années de vie à tout le monde, pour finalement quoi, peu de choses, puisque c’est une réforme injuste, inutile et mortifère. On nous présente cette réforme pour permettre aux plus précaires d’avoir une meilleure retraite, notemment les femmes… Finalement, c’est un argument mensonger. » Que reproche-t-on au gouvernent ? « On nous parle beaucoup de la retraite minimale à 1200 euros, mais, on oublie de vous préciser qu’il s’agit de 1200 euros brut et que ce n’est que les retraites complètes, hors, les femmes ont des retraites hachées parce qu’elles ont des enfants. Elles ne sont pas concernées par la retraite à 1200 euros. » Que propose la coalition NUPES à l’Assemblée Nationale ? « Nous, on propose un retour en arrière, la retraite à 60 ans. On nous dit que notre système de retraire va mal mais en réalité, les experts nous disent le contraire, le conseil d’orientation des retraites nous a dit qu’on est même en excédent, on ne manque pas d’argent. Pour retourner à la retraite à 60 ans, ça coûte 27 milliards. C’est un chiffre ‘whaou’ mais dans les faits, c’est facilement trouvable en rétablissant l’ISF (Impôt de solidarité sur la fortune) ou en taxant les superprofits. » explique Ersilia Soudais.
A l’Assemblée Nationale, les élus multiplient les réunions en Commission, les rencontres avec les groupes d’études et les instants en circonscription. Dernièrement, c’est la niche socialiste qui a marqué les esprits. « On a fait une niche socialiste, c’est une journée consacrée aux lois proposées par un parti politique, en l’occurrence le parti socialiste. Parmi les projets de lois qu’ils proposaient, il y avait un projet de loi qui semblait consensuel – on pouvait tous se mettre d’accord – c’était de proposer les repas du Crous à 1 euro pour tous les étudiants. A une voix près, ce projet de loi n’est pas passé parce que les macronistes ont refusé ce projet de loi pour des prétextes fallacieux. » A la suite du vote, le Député Louis Boyard a identifié sur Twitter, le nom des élus ayant voté contre.
Plus grand désert médical d’Ile-de-France, la Seine-et-Marne peine à accueillir de nouveaux médecins. Comment les députés peuvent-ils agir ? « J’ai souhaité visiter les quatre hôpitaux du GHEF (Grand Hôpital de l’Est Francilien) dans le cadre d’un projet national (Allô Ségur – état des lieux des hôpitaux). Jossigny, Meaux, Coulommiers et Jouarre… C’était un travail très intéressant à faire, ça permet de discuter avec les différents personnels. » A chaque structure sa problématique : Jossigny (les urgences), Meaux (sages-femmes), Jouarre (gériatrie) et Coulommiers (psychiatrie). « C’est des personnels qui n’en peuvent plus, ils sont au bord du burnout quand ils n’en ont pas encore faits… Des personnes qui se sentent maltraités et maltraitantes à l’égard de leurs patients. Les visites me permettent de dresser un rapport qui sera une invitation à des assisses de la santé qui se tiendront en avril. » Les élus, les habitants et les personnels médicaux seront invités à échanger sur le sujet. « A ma connaissance, il n’y a rien de particulier qui est réfléchi à Jossigny par contre, les alertes ne cessent de pleuvoir. » Dernièrement, une école d’infirmières a été annoncé à Lagny-sur-Marne pour 2025.
La question du mal-logement, un cheval de bataille. Particulièrement engagée, l’ancienne élue d’opposition de Lagny-sur-Marne suit toujours les dossiers locaux. Récemment, Ersilia Soudais a également soutenu la mobilisation contre le projet du bois de Champ Pourri (pétition en ligne). « Par exemple, j’avais été à la réunion du parc Corbrion organisé avec Habitat 77 et le maire de Mitry-Mory (Charlotte Blandiot-Faride), je continue de suivre ce qui se passe de près. Je continue de suivre les résidences Habitat 77 de Lagny-sur-Marne. Récemment, j’ai été interpellé par ces résidences pour des problématiques de chauffages qui m’inquiètent. » Entre l’infiltration d’eau et les coupures de courant… Les familles font régulièrement face à des problématiques. « Il y a un véritable problème au niveau des constructions dans notre Département, en particulier, les logements sociaux qui sont construits à moindre coût. Du coup, on se retrouve avec pleins de problèmes de malfaçons. A l’échelle nationale, il nous manque un million de logements sociaux. » explique Ersilia Soudais.
Les gens du voyage, un groupe d’étude dédié. Co-Présidente avec Patricia Lemoine, Députée de la cinquième circonscription de Seine-et-Marne, sur le groupe d’étude des gens du voyage, Ersilia Soudais prône une approche plus empathique. « Je pense que c’est une problématique importante dans la circonscription et dans la Seine-et-Marne, ce n’est pas anodin si la co-Présidente est aussi issue de Seine-et-Marne. Le travail ne va pas être aisé, on n’a pas la même vision des choses. On a tout intérêt à trouver des points d’entente parce que c’est une problématique qui perdure et qui n’a jamais été prise au sérieux par le gouvernement. Il faut lutter contre une forme de racisme systémique à l’encontre des gens du voyage qui nuit à tout le monde. Il est important de renouer du dialogue entre tout le monde et de réfléchir à des solutions qui vont satisfaire tout le monde. Je veux que les choses s’apaise. » La principale problématique ? Les aires mises à disposition des différentes communautés sont trop petites ou situés à proximité des autoroutes.
Les transports, une compétence de la Région Ile-de-France. Que ce soit pour les jeunes enfants ou les grands adultes, la mobilité est un enjeu du quotidien. Comment fait-on pour améliorer les conditions d’accès aux transports publics ? « L’Ile-de-France ne s’arrête pas à la petite couronne, elle va jusqu’à la fin de la grande couronne, c’est ce qu’il faut rappeler à Valérie Pécresse (Présidente de la Région). Le droit aux transports va au-delà de la rentabilité. Il y a toujours cette recherche de rentabilité… Pour moi, il est plus important de permettre aux gens de bouger. Plus on va donner la possibilité aux gens de se déplacer avec les transports publics, plus les gens les utiliseront. » Que ce soit pour aller au travail ou pour se rendre au collège… Les seine-et-marnais peinent à trouver des voies sécurisées. « Il y a un véritable problème entre notre circonscription et Paris, ce qui fait le lien, c’est soit la ligne B, soit la ligne K ou P… Les lignes ne sont pas satisfaisantes, notemment la ligne B, pour laquelle, on a fait les Assises du RER B organisées par Charlotte Blandiot-Faride à l’Assemblée Nationale. » Pendant les dernières Journées Européennes du Patrimoine, la ligne B n’était malheureusement pas accessible.
Besoin d’échanger sur vos problématiques ? Ersilia Soudais multiplie les permanences mobiles en circonscription, dans les villes et les villages. Pour la joindre, il suffit d’écrire un mail à ersilia.soudais@assemblee-nationale.fr. Suivez son actualité, juste ici.