L’église Notre Dame de l’Assomption, la Sixtine de Lesches. Avez-vous déjà passé les portes de l’église du village ? Située à proximité de l’Hôtel de Ville, l’église est l’un des plus beaux joyaux du patrimoine communal. Aux quatre coins des murs, la Bible reprend vie sous les coups de pinceaux de Nicole Michigan. En 1983, l’artiste-peintre remonte ses manches pour nous offrir une œuvre inédite : 235 scènes bibliques dessinées sur les murs de la Sixtine de Lesches. Zoom sur une réalisation à couper le souffle.
Récemment labelisée Village de caractère, Lesches a bénéficié d’un atout de charme : l’église Notre Dame de l’Assomption. Depuis l’extérieur, l’église se fond naturellement dans le décor… Mais à l’intérieur, les visiteurs ne s’en lassent pas. Avec un large sourire ou un signe d’étonnement, les passants fondent pour les fresques de Nicole Michigan. Pétillante et colorée, la Bible est racontée en images avec une pédagogie déconcertante. « Pour la première partie, elle se lit comme un texte en hébreu, de droite vers la gauche (partie basse de l’église). Dans la partie haute, ce sont les évangiles qui se lisent de droite vers la gauche. Sur la voûte, c’est la vision préliminaire de l’apocalypse de Jean. Dans le fond de l’église (en dessus de l’autel), ce sont les scènes qui concernent la résurrection et sur la petite chapelle (à droite), c’est une chapelle consacrée à Marie. » Pour anecdote, les habitués pourront certainement reconnaître Christine Gibert, Maire de Lesches, sur les fresques de l’artiste.
Une œuvre ludique, presque intéractive. Sous l’initiative de Nicole Michigan, les 235 scènes bibliques ont rapidement été dessinées sur l’église. « On voit la représentation peinte et dessinée de ce que des millions et des millions de chrétiens ont vécu au fil de l’histoire… C’est raconté comme une bande dessinée. » Une œuvre qui traverse les années sans prendre une ride… A base de peinture à l’huile, l’artiste-peintre a fait preuve de technicité pour produire une fresque intemporelle. « Je n’ai pas hésité à faire des couleurs vives, c’est dans les traditions au Moyen-Âge, une église n’était pas terminée, tant qu’elle n’était pas peinte… Elle était peinte avec des couleurs vives. » Avec le temps, les outils se sont grandement améliorés. « Maintenant avec les couleurs modernes, j’ai quand même fait des couleurs vives parce que je sais que les pigments vont s’altérer dans le temps. C’est pour ça que j’ai fait très fort au départ. » Pour une tenue longue durée, plusieurs couches de protection ont été posé avec un vernis mate.
« C’est très important pour comprendre notre civilisation. »
Comment l’église a-t-elle été retravaillée pour accueillir une telle œuvre ? Des premiers travaux aux dernières esquisses, toute une équipe s’est mobilisée. « Je sais que pour tout l’ensemble, il m’a fallu une bonne dizaine d’années entre l’étude des textes bibliques, faire les dessins et la préparation des murs. L’église était dans un sale état, il y avait un arrêté de mise en péril. C’est mon fils, Christian, qui a gratté tous les murs et qui les a enduit. » A l’aide d’un plâtrier de métier, Nicole Michigan a façonné l’église pour accueillir des dessins historiques. « Il m’a arrondit les angles parce que je voulais que la fresque passe d’un mur à l’autre. Son travail n’a pas bougé. Il avait sondé les murs. » Aujourd’hui, la Sixtine de Lesches attire l’attention des plus curieux : des jeunes aux moins jeunes.
« Quelque fois, j’étais à genoux, la tête en arrière, quelque fois, dans un transat. » Pour dessiner les murs et le plafond, Nicole Michigan a fait preuve d’ingéniosité. « Chaque scène a sa propre couleur pour qu’on distingue bien les personnages. Par exemple, ce qui concerne Moïse, est en base vert olive. Joseph est en blanc. C’est par groupe de scènes. » Une presque colorée qui raconte avec pédagogie, l’histoire de la Bible. En plus de Christine Gibert et sa famille, Nicole Michigan a laissé son empreinte sur l’œuvre : en dessinant son propre portrait. A côté de Jésus, elle tient une jeune enfant, toute vêtue de rose.
La réappropriation de notre patrimoine, l’art selon Nicole Michigan ? Bien connue à Lesches, l’artiste-peintre a réalisé d’autres œuvres en Seine-et-Marne. Meaux, Esbly et Chanteloup-en-Brie… Son art patrimonial s’est développée au fil des ans. « A Meaux, dans l’église Saint-Faron, il y avait un couvent, une chapelle et un lycée. Ils ont agrandi le lycée en prenant les bâtiments conventuels, ce qui donnait dans l’église de Saint-Faron. Ils ont construit un mur de séparation, c’est sur ce mur que j’ai fait des fresques. A Esbly, j’ai fait faire des fresques aux enfants sur le mur intérieur et extérieur de l’école. » A Chanteloup-en-Brie, c’est également dans l’église que l’œuvre se cache.
Vous avez envie de découvrir l’église sous un nouveau jour ? A la demande, l’association la Sixtine de Lesches peut vous ouvrir les portes de ce joyau du patrimoine, avec pourquoi pas, une visite commentée de Nicole Michigan. N’hésitez pas à contacter la municipalité au 01 60 43 81 98. Plus d’informations juste ici.