Kesk’IA, le lancement du programme intelligent à Meaux. Après Marseille, Lens et Nantes… Le lundi 27 février 2023, la start-up Evolukid a officiellement lancé son programme Kesk’IA à la Cité du Numérique de Meaux. En tout, quatorze jeunes viennent d’embarquer dans une aventure fructueuse… La réalisation de trois POC – prototypes (avec la technologie de l’intelligence artificielle) pour la collectivité partenaire autour de problématiques quotidiennes.
Evolukid, le retour aux sources. Enfant du pays, Morad Attik lance symbolique la toute dernière session de bootcamp (entrainement) pour Kesk’IA à Meaux. « Je suis un peu ému parce que je suis dans ma ville ici, j’ai grandi à Meaux (plus particulièrement à Beauval). Lancer ce programme ici, c’est redonner à une ville qui m’a beaucoup donné. » Rouen, Grigny et même Trappes… Les quatre coins de la France succombent au projet Kesk’IA. Mais qu’est-ce que c’est ? « Il a pour vocation d’identifier les pépites, principalement, dans les quartiers populaires. C’est donner l’opportunité à des jeunes qui ont des compétences, des talents et qui sont déterminés… Les faire briller à travers un programme qui va les faire monter en compétences sur la Data et l’IA (Intelligence Artificielle), les technologies de demain. » A Meaux, ce cercle vertueux est une collaboration entre la collectivité, l’entreprise VO2Group et la Banque des Territoires.
Comment ça se passe ? La toute première semaine, les quatorze jeunes meldois ont participé à une session intensive autour de la réalisation des trois prototypes sélectionnés par la collectivité. Objectif des POC ? Répondre aux problématiques locales. Quelles sont les trois projets sélectionnés ? « Autour du cyberharcèlement dans les collèges, par exemple. C’est repérer les routes endommagées dans la ville de Meaux, Meaux est une ville assez grande et étendue. Le troisième POC (proof of concept – prototype), c’est prévenir des tendances sur les réseaux sociaux pour être au plus proche des administrés et répondre à leurs besoins. » Après cette session intensive, les quatorze jeunes se retrouvent, les samedis après-midis, pour des sessions de travail.
- En tout, cinq POC sont proposés aux collectivités. Les deux autres POC concernent la lutte contre le gaspillage alimentaire et le repérage des déchets et des dépôts sauvages. « Toujours des problématiques qui sont propres aux collectivités et comment l’intelligence artificielle avec les données que les collectivités ont, on va pouvoir résoudre ces problématiques. » explique Morad Attik.
Kesk’IA, un programme inédit en Europe. Pourquoi ? « Prendre des gens qui sont étudiants avec des compétences, les faire travailler sur des cas d’études sur des cas d’usages précis, des prototypes qui atterrissent dans la collectivité. Dans la boucle, on amène des grandes entreprises comme VO2Group, L’Oréal, Nestlé, Publicis… pour ensuite récupérer ces jeunes là. C’est un cercle vertueux ! » Pendant plusieurs mois, les jeunes élaboreront ce prototype avec un objectif final : relever le défi tendu par le fondateur d’Evolukid. « Fin mai, ils vont restituer leurs projets devant tous les meldois et les villes aux alentours. On attend entre 200 et 500 personnes. Les trois POC sont en concurrence, on va élire le meilleur des trois qui partira en national, fin juin. » La finale devrait amicalement opposer tous les gagnants du programme Kesk’IA. Ils affronteront leurs prototypes à la Banque des Territoires. « J’espère que la ville de Meaux en fera partie. » nous glisse Morad Attik.
« Je suis très heureux de voir autant de monde ! » Quel est l’intérêt pour Meaux d’investir sur un programme comme Kesk’IA ? « Aujourd’hui, on parle beaucoup de Smart City… Il y a de tout ! Il y a aussi des choses pas très utiles. Les prototypes vont nous servir à avoir une information plus précise sur ce qu’on veut développer sur le territoire. On est sur une première étape test. » Kesk’IA, un projet d’envergure adopté dans la seconde ? Et bien, oui ! « Evolukid nous présente un projet par minute ! On dit souvent ‘non’ mais sur celui-ci, on a dit ‘oui’ parce qu’il y avait beaucoup de choses qui s’intégraient : une très grande entreprise française (avec investissement), les jeunes et l’IA. Il y a une promesse d’entretien quand même à la suite de ce bootcamp avec l’entreprise. » La force du programme ? Les entrepreneurs VO2Group étaient assis aux côtés des jeunes, ils étaient au même niveau.
Cyberharcèlement, vigilance routière ou gestion des réseaux sociaux… Quel prototype intéressera la collectivité ? « J’espère qu’il y aura un POC qu’on retiendra et surtout, qu’on utilisera sur le territoire. J’ai une préférence pour le harcèlement. » L’atout du programme Kesk’IA ? Particulièrement investie pour les jeunes, la municipalité multiplie les dispositifs. « On cherche aussi à donner ce tremplin à nos jeunes qui sont déjà en études supérieures. C’est un CV parlant, elle est là, la force. » souligne Allal Mouradoudi.
« On veut faire en sorte qu’en France, on est une dynamique de production de prototype d’IA. » Dans cinq ans, Evolukid prévoit déjà de construire 500 POC. Objectif ? Répondre aux attentes de France 2030 (et du Président de la République) en montrant le savoir-faire français dans le domaine de l’intelligence artificielle.