La Maison Ulgador, une entreprise du patrimoine vivant. En 1996, c’est sous l’impulsion de Gabor Ulveczki que la Maison Ulgador voit le jour. Or, cuivre, argent et aluminium… Grâce aux feuilles de métal battu, la Maison Ulgador développe une collection infinie de papiers peints, panneaux muraux, verres églomisés et objets. Après des débuts remarqués à Bussy-Saint-Martin, l’atelier déménage dans un espace plus adapté à Jossigny. Zoom sur une entreprise familial d’exception.
Originaire de Hongrie, Gabor Ulveczki pose les pieds sur le sol français en 1983. A son arrivée, l’artiste ne ménage pas ses efforts pour nourrir sa petite tribu. « Au départ, je suis peintre-plasticien, je cherchais un moyen de vivre… j’ai touché pas mal de métiers comme la couture, l’ébénisterie et l’encadrement. Petit à petit, j’ai côtoyé la dorure à la feuille où je maîtrisais plus la théorie que la pratique. » Mais alors, comment parvient-on à travailler la dorure ? « A travers une commande spécifique, j’ai créé mes premiers papiers dorés (kraft, 40g) destinés aux encadreurs et aux relieurs. Le temps de découvrir ou inventer la technicité, six mois de recherches m’ont permis de connaitre suffisamment cette matière. Mes erreurs me servent toujours comme base de création. » La mission de Gabor ? Embellir le monde avec des créations à couper le souffle… et ça marche !
- A l’occasion des Journées Européennes des Métiers d’Art, l’atelier de la Maison Ulgador ouvre ses portes au public, le samedi 1 et dimanche 2 avril 2023 de 10h à 18h. Rendez-vous au 46-48 rue de Lagny à Jossigny.
Comment travaille-t-on la feuille de métal ? « On a créé un espèce de langage avec un matériel spécifique : la feuille de métal (feuille d’or, feuille d’argent, feuille d’aluminium ou cuivre). » Le point clef ? L’oxydation d’une feuille ou non. Pour exemple, la feuille d’or et la feuille d’argent ne s’oxydent pas. « Ma base de travail est de pousser la matière dans ses extrémités, les faire souffrir et de créer des effets intéressants. Je bidouille quasiment tous les jours pour pouvoir trouver des effets plus intéressants, essayer les réactions sur différentes matières… Je découvre des matières que je ne connaissais pas du tout. Si ça me parait intéressant, j’essaye de forcer un petit peu ses limites. Tout est une découverte, je suis en éternel apprentissage. » A chaque nouvelle oxydation, un effet est développé. « On a une grande collection de papiers peints faits à la main. Tout est fait à la main, on n’a pas de machineries mais des outils. On fait des séries limitées. » En tout, les particuliers comme les professionnels peuvent se plonger dans leurs centaines de références… « 400 références adaptables aux projets, nous n’avons pas de stocks. » explique Gabor.
La base du métier ? L’erreur. Or, argent, cuivre ou aluminium… A chaque action, une nouvelle réaction et parfois même, des références inédites. Le cœur du métier ? Les papiers peints. « Panneaux sur bois assez semblables aux papiers peints. L’application de feuilles de métal permet de travailler sur tous les supports. Papier, verre, tissu, bois ou même cuir, si on veut. Les supports, c’est presque l’accessoire, c’est la finition. Sauf pour le verre, le verre ajoute des effets qui sont propres. » A la recherche constante de nouvelles idées… Gabor et Rahel Ulveczki tentent, jour après jour, de développer des créations. La prochaine étape ? Le textile. « J’ai toujours été sensible au textile (et au tissu), l’idée est venue de transcrire l’effet de jeu de lumière sur les tapis (laine et soie)… C’est une succession d’hasards. » Une polyvalence qui séduit les grandes maisons d’architectes et les entreprises emblématiques du monde.
Des professionnels aux particuliers… Depuis sa création, la Maison Ulgador fait la fierté du territoire en travaillant majoritairement à l’international. « On n’a peu de choses en France… Les plus emblématiques, c’était pour le spa Channel (Hôtel Ritz – Place Vendôme), on a fait les murs (quatre-cinq cabines) de la boutique. Après, on a fait l’Hôtel de Paris à Monaco, le restaurant Le Grill d’Alain Ducasse. Une magnifique porte coulissante à la réserve de Beaulieu-sur-Mer, on a fait trois panneaux. » Grâce à leurs créations, les lieux sont remplis de couleurs et de notes chaleureuses.
Comment confectionne-t-il un projet ? A l’atelier de Jossigny, les commandes des quatre coins du monde affluent. « On reçoit un projet, on le travaille, on regarde les dimensions, le type de motifs à réaliser en dorures… Une fois que tous les détails sont validés, la première chose qu’on fait, c’est commander le verre chez le verrier. Des panneaux de verres vont être livrés à l’atelier. On va les travailler à l’atelier. » La matière première ? Les feuilles de métal battu en carnet ou en vrac (dans un carton). « Selon la manière d’appliquer les feuilles de métal, on va avoir des effets différents, on joue déjà sur les textures. Après, on peut les oxyder, carré par carré, en vrac ou même une fois posée sur le support. Une fois que la dorure est réalisée, par exemple, un verre feuilleté, ça repart chez le verrier, il fait le feuilletage de nos verres (deux verres superposés, la dorure figée au milieu). » En plus du travail de finition, la Maison Ulgador expédie sa création dans un envoi sur-mesure sécurisé.
Or, cuivre, argent ou aluminium… A Jossigny, la Maison Ulgador sublime la dorure dans tous ses états. Récemment, Gabor et Rahel ont ouvert une galerie showroom à Paris, 22 rue Bonaparte. Papiers peints, panneaux muraux, verres églomisés et objets… A l’occasion des Journées Européennes des Métiers d’Art, découvrez leur travail d’exception. En 2007, la Maison Ulgador est récompensée par l’Etat avec le label : entreprise du patrimoine vivant. Une reconnaissance qui souligne un savoir-faire unique et emblématique.
A l’occasion des Journées Européennes des Métiers d’Art, l’atelier de la Maison Ulgador ouvre ses portes au public, le samedi 1 et dimanche 2 avril 2023 de 10h à 18h. Rendez-vous au 46-48 rue de Lagny à Jossigny.