La restauration des remparts, la première étape d’un projet ambitieux. Souvenez-vous… A l’occasion des Rendez-vous aux jardins, les meldois se précipitaient à la cité épiscopale pour flâner en famille. L’étape incontournable ? La balade bucolique sur des remparts historiques. Au fond du Jardin Bossuet, une petite porte mystérieuse nous mène jusqu’aux fameux remparts… Quelques marches plus tard, la vue nous coupe le souffle. Le projet de réhabilitation des remparts ? Offrir une balade rafraichissante aux habitants, tout en préservant le patrimoine historique de Meaux. Zoom sur une restauration ambitieuse.
Meaux, ville d’art et d’histoire. Depuis quelques semaines, l’installation des étais sur les remparts, visibles depuis le Boulevard Jean Rose, intrigue les passants. Edifice emblématique du paysage meldois, les remparts gallo-romains ont subi plusieurs cessions de restauration au fil du temps. « Le rempart est un édifice remarquable et protégé. Protégé parce que c’est un rempart qui a différentes valeurs : une valeur historique (construit pendant l’Antiquité), il témoigne du développement de la ville durant près de 1700 ans, une valeur typologique, il est le témoin de l’évolution défensive (au cours des siècles), une valeur technique et d’authenticité (techniques des constructions romaines), une valeur urbaine et identitaire. » Une nouvelle opération de réhabilitation nécessaire à sa survie ? Et bien oui. « Il était très important que cette architecture gallo-romaine antique puisse être restaurée parce qu’elle a subit durant ces multiples années, les évolutions intervenues jusqu’à notre siècle (les remaniements qui ont dégradé l’édifice). On souhaite restaurer ce rempart pour que le public puisse en profiter avec une fonction qui sera adaptée aux nouveaux enjeux urbains, en cohérence avec l’environnement exceptionnel de cet écrin. » Une première étape d’un projet global, celui de la cité épiscopale.
Qui sont les grands partenaires du projet de réhabilitation des remparts ? Financièrement, Meaux est soutenu par le Ministère de la Culture – la DRAC Ile-de-France, la Région Ile-de-France, le Département de Seine-et-Marne et la Fondation du Patrimoine. « En août 2022, le projet de restauration du rempart a été sélectionné par la Mission Patrimoine, soutenu par Stéphane Bern, afin de bénéficier du Loto du Patrimoine. » La Fondation du Patrimoine a accordé l’enveloppe maximale au projet meldois : 300 000 euros. Au total, le projet de restauration des remparts est estimé à 3 millions d’euros.
Réhabiliter les remparts, une nécessité ? Lancé depuis plusieurs années, le projet a officiellement démarré, en février 2023. « Il a émergé avant même la période du confinement et de la Covid-19 en 2019… Il a beaucoup évolué depuis. A l’origine, la ville s’est emparée des remparts pour proposer une restauration assez mineure et le projet a pris beaucoup d’ampleur. On s’est rendu compte qu’il y avait des choses à faire, le rempart n’est pas simplement un mur, dessus, il y a un jardin qu’on pouvait réhabiliter, au cœur du jardin, il y a le pavillon Bossuet sous-exploité. » Dans le projet global de la réhabilitation de la cité épiscopale, le remarquable Jardin Bossuet, bien connu des meldois, et le Musée Bossuet doivent désormais rayonner en centre-ville.
Quelles sont les différentes étapes du chantier ? Disposés sur les remparts gallo-romains, les étais interrogent les passants. « Depuis trois semaines, nous sommes rentrés dans le vif du sujet en mettant en place, une sécurisation et des sondages complémentaires. » En 2021, la municipalité a commandé une étude de diagnostique. A l’aide des archives et d’une recherche intensive sur l’histoire du bâtiment, l’agence d’architecte du patrimoine a préconisé une phase de sondages physiques, lancé en février dernier. « C’est-à-dire, retirer les végétaux qui sont les plus problématiques, s’assurer de la dépose des pierres instables au sommet du rempart et puis, placer deux étais pour stabiliser l’état du rempart qui a beaucoup évolué au fil du temps. » Pendant cette phase de sondage, un architecte était régulièrement présent sur site pour superviser. « A l’issue des sondages, le rapport nous permettra de sélectionner une équipe complète (un paysagiste, un architecte, un bureau d’étude). C’est cette équipe là qui travaillera sur le projet de restauration global, validé par la DRAC. » Objectif ? Déterminer le chemin idéal pour restaurer les remparts, classés aux Monuments Historiques (1910). Le chantier devrait être terminé en 2026.
Les remparts gallo-romains, un site touristique. Vous avez toujours rêvé d’une balade plus aérienne ? L’accessibilité du site devrait prochainement ouvrir une boucle naturelle de fraîcheur. « Ce n’est pas un simple entretien, le projet consiste plutôt à le rendre plus accessible au public. On a un jardin suspendu (situé au-dessus du rempart gallo-romain), on a un nouveau parcours sous forme d’une boucle qui montrera une vue imprenable sur la ville. » A quoi ressemblera le projet final ? « Les premières esquisses proposent aujourd’hui, la restitution d’une rangée de pommiers (dans l’esprit du XIXème siècle) et la terrasse occupée par les évêques de Meaux. C’est un projet vraiment très ambitieux, échelonné sur les trois prochaines années. » Pour rappel, aujourd’hui, la balade sur les remparts est fermée au public. Dans quelques années, les remparts ouvriront leurs portes pour une déambulation bucolique inoubliable et une vue imprenable sur la Cathédrale Saint-Etienne.
Les remparts, la première étape d’une grande action patrimoniale. Propulsé par les premiers travaux du Musée Bossuet, le renouveau de la cité épiscopale est une affaire quotidienne qui se joue en coulisses. « Le projet global fait parti du Plan Etat-Région, nous avons obtenu un financement à hauteur de 12 millions d’euros. Nous avons de grandes ambitions, nous avons le projet des remparts, le projet du dimensionnement du Musée Bossuet qui est très attendu, nous avons déjà travaillé sur une scénographie différente. Il y a des études de diagnostiques qui doivent être faites sur différents bâtiments du palais épiscopal pour redimensionner les volumes. » Une muséographie cohérente avec son temps, un travail en collaboration avec les évêques de Meaux.
La réhabilitation des remparts est attendue pour le début de l’année 2026.