Périls en centre-ville, la réunion publique. Le lundi 17 avril 2023, c’est dans les Salons d’Honneur de l’Hôtel de Ville que la toute première réunion dédiée aux périls en centre-ville s’est déroulée. Commerçants, étudiants, pères ou mères de famille… Dans la salle, les locataires comme les propriétaires sont venus en nombre partager leurs inquiétudes (plus d’une centaine de personnes). « Le centre-ville est aujourd’hui, une préoccupation majeure. » Aux quatre coins de la ville, plusieurs immeubles présentent des désordres structurels et des fissures. Une situation qui préoccupe les habitants et les services municipaux.
Une émotion palpable. « Monsieur Copé, avoir un habitat, c’est avoir une dignité ! » Dans la salle, les histoires se succèdent. Du père de famille d’une petite fille de six ans délogé (au centre Truffaut), du commerce aux portes fermées à la jeune étudiante bouleversée… Les meldois partagent leurs réalités avec une vive émotion et parfois même, avec quelques larmes. « On est là pour trouver des solutions ! » rassure Jean-François Copé. Le centre-ville est-il en danger ? « Je ne pense pas que le centre-ville soit en péril. Malheureusement ou heureusement, les désordres sont bien identifiés, les immeubles qui ont été mis en périls, c’est pour des problèmes importants dans les caves, on l’a constaté. Je ne suis pas inquiet pour l’hypercentre. » A l’heure actuelle, la municipalité mise sur une prévention de proximité auprès des locataires et des propriétaires. Objectif ? Réaliser les travaux en urgence pour éviter d’autres drames.
- Vous constatez des désordres dans votre immeuble ? Vous pouvez écrire un mail à desordresimmeublescv@meaux.fr pour organiser une visite avec les services de la ville. Vous êtes concerné par un péril ? Vous pouvez contacter le CCAS au 01 60 24 45 80. Vous êtes le propriétaire d’un logement concerné par un péril ? Contactez le 06 34 05 23 78.
Périls en centre-ville, une réunion publique à destination des habitants. Rue Saint Rémy, Quai Jacques Prévert ou même Rue Saint-Etienne… Aux quatre coins de la ville, l’inquiétude monte. Dans certains quartiers, les désordres ont été signalés depuis plusieurs années. « On voulait faire un point plus spécifique sur un certain nombre de désordres que nous avons en centre-ville et plus particulièrement, le Faubourg Saint-Nicolas et le Quartier de la Cathédrale, avec des immeubles qui ont bougé et qui nous ont amené à prendre des mesures avec des arrêtés de périls. » Que signifie cet arrêté drastique ? « Un arrêté de péril qui automatiquement rend les logements inhabitables avec la nécessité que les propriétaires, les copropriétaires ou les locataires quittent leurs logements, trouver des solutions de relogements et regarder les différents sujets. Pour nous, c’était important qu’on puisse rencontrer les habitants du centre-ville pour parler de ce sujet. » Un arrêté de péril est pris pour garantir la sécurité des habitants. Pourquoi des arrêtés de périls ont-ils été pris ? Des désordres structurels ont été identifiés… ils peuvent entrainer un désordre ordinaire ou imminent à faire expertiser. « C’était une volonté d’insister vis-à-vis des propriétaires et des copropriétaires sur différentes obligations. Et quelles sont leurs obligations ? C’est de s’assurer que leur immeuble vit correctement : vérifier si les caves sont régulièrement assainies, s’assurer qu’il n’y a pas de l’eau qui ruisselle (eaux de pluies, réseaux d’assainissements). » Les différentes cavités et les trous qui s’agrandissent avec le temps créent des problèmes de structures.
« C’est bien d’encaisser les loyers, c’est bien de participer à l’embellissement de la ville… Mais, il y a des obligations ! »
Faubourg Saint-Nicolas, rue de Martimprey et rue Saint-Etienne… Ces derniers jours, l’inquiétude grandit en centre-ville. Le samedi 15 avril dernier, un arrêté de péril a été pris sur le Quartier de la Cathédrale. « Ces derniers mois, nous avons constaté des désordres importants qui nous ont amené à prendre des mesures radicales : une interdiction d’habiter. Dans l’attente que les experts viennent et vérifient, si il y a un arrêté de péril à prendre et des mesures de consolidation à prendre derrière (…) Il y a un traitement individuel de chaque situation. Nous avons pris des mesures fortes concernant vingt-huit logements et six commerces… Chaque situation est traitée individuellement. Derrière chaque nom, chaque logement… Il y a un drame humain. » Depuis le samedi 22 avril dernier, les commerçants ont retrouvé leurs boutiques et les vingt-huit familles sont retournés dans leurs logements. « Aujourd’hui, les désordres que nous rencontrons ne sont pas liés à des problèmes sur les sous-sols de la ville. Les désordres que nous avons sont liés à des problèmes dans les caves où l’eau s’est infiltré. L’eau a creusé et créé des problèmes dans les structures. C’est pour ça que nous insistons auprès des différents propriétaires (ou co-propriétaires) de faire inspecter les caves par les professionnels. » insiste Arthur-Jorge Bras.
- Comment ont-ils pu retrouver leurs locaux ? Après l’évacuation des immeubles (rue Martimprey et Saint-Etienne), les commerces retrouvent leurs habitués (Xena Création, Marie-Pierre Coiffure, Diacko Shop, Prosto Z Polski, Porte Bonheur, le Petit Thaï et Sylvie Thiriez). Pour information, c’est face à l’urgence que les services municipaux ont lancé dès lundi un mandat administratif (17 avril). Le mercredi, un expert est intervenu en urgence sur la zone pour finalement constater un péril ordinaire (et non imminent). L’expert exige la réalisation de travaux en urgence par les propriétaires dans un délai imparti.
- Que risque le propriétaire en cas de non-exécution des travaux ? Dans ce cas-là, la municipalité reprend possession du dossier et lance les travaux qui seront facturés aux propriétaires.
« Les mairies ont un pouvoir limité ! » Quels sont les leviers existants à l’échelle de la municipalité pour accompagner les habitants ? Pour garantir la sécurité des meldois, les élus prennent des mesures fortes. « La mesure forte que nous avons prise avec Jean-François Copé est de financer sur des fonds publics, ces différents diagnostiques pour s’assurer que l’ensemble des différents immeubles sont bien raccordés à l’assainissement collectif. C’est une proposition que nous faisons à l’ensemble des propriétaires de l’hypercentre, une société est mandatée par la ville, payée sur des fonds municipaux. » L’objectif est simple : les services veulent s’assurer que les travaux seront réalisés par les différents propriétaires. « Nous avons décidé au moment des différentes mutations (ventes) de demander un diagnostique supplémentaire au vendeur qu’il y ait la conformité du raccordement au réseau d’assainissement. » Instauré le 1 janvier 2024, le permis de louer garantira au futur acheteur un logement convenable.
- Le permis de louer, c’est quoi ? Avant la mise en location de son bien, le propriétaire devra faire une déclaration à la Communauté d’Agglomération du Pays de Meaux. Une personne formée visitera le logement. Si le local est en état d’être loué, le propriétaire recevra son permis de louer. Si le logement n’est pas conforme, il devra entamer des travaux. Si le bien est mis en location sans avoir ce fameux permis de louer, le propriétaire risque une amende de 15 000 euros.
Comment la municipalité s’organise-t-elle pour encourager les propriétaires à engager des travaux ? Dans certains cas, les services municipaux ont relancé les propriétaires et les copropriétaires depuis plusieurs années, sans résultats. « On a beaucoup de propriétaires et des bailleurs qui sont sérieux. Malheureusement, une petite minorité, qui sur certaines copropriétés peuvent être une grosse majorité de propriétaires-bailleurs, n’habite pas la ville. Ils louent, tant que les loyers rentrent, ils s’en fichent. Alors qu’il y a des désordres, désordres qui nous sont signalés, désordres que les locataires indiquent aux propriétaires… Mais, aucuns travaux n’est réalisé. » Un travail de longue haleine qui ne fait que commencer… « Nous avons écrit à l’ensemble des propriétaires de la ville (hypercentre) pour pouvoir faire ces inspections. Si tous les propriétaires demandent un rendez-vous ce mercredi, ça va être difficile de répondre à la demande. Nous allons étaler les visites, ça nous permettre de nous assurer que tout est conforme. » Grâce à une société mandaté par la ville, plusieurs logements sont d’ors et déjà inspectés (plus de 1100 logements ont été accompagné). « Si les travaux ne sont pas réalisées, nous pouvons aller jusqu’à la préemption. Maintenant, c’est aussi un dialogue avec les propriétaires. » En bref, la municipalité pourra lancer les travaux non-engagés dans les délais impartis. La facture sera confiée aux propriétaires.
Vérifier l’état des caves et des murs en centre-ville, une priorité. Pendant cette réunion publique, les riverains sont repartis avec un petit guide (le memento du bon entretien d’un immeuble en centre-ville) ludique et constructif. « Cette réunion, pour moi, ce n’est que le début d’un certain nombre de réunions que le maire souhaite organiser avec les habitants… Cette réunion, elle est essentielle pour rappeler aux propriétaires leurs obligations. Ce dialogue, nous allons l’avoir aussi avec les syndic de copropriétés pour les sensibiliser sur ces questions. Cette réunion déclenche l’électro-choc. » A la fin de la réunion, les habitants qui le souhaitaient ont pu échanger avec les services de la ville sur leurs problématiques personnelles. Objectif ? Trouver rapidement des solutions.
Comment fait-on pour reloger des habitants dans l’urgence ? Face aux différents arrêtés pris, les services de la ville redoublent d’efforts pour trouver des solutions d’urgences. « L’obligation de relogement, je le rapelle, elle incombe aux propriétaires. Certains propriétaires ne jouent pas le jeu… On ne peut pas laisser les gens dans la rue. Notre rôle est de trouver des solutions d’hébergements d’urgences. » A l’échelle de la commune, certains habitants ont trouvé refuge au centre Truffaut (temporairement). Parfois, des chambres d’hôtels ont été mises à disposition. « Sur Meaux, nous avons une forte de demande de logements sociaux, la pression est forte. On a plusieurs priorités à reloger. On essaye de le faire en bonne intelligence. » rassure Arthur-Jorge Bras, Président de Pays de Meaux Habitat.
« Nous ne sommes pas la seule ville confrontée à ce problème. » Vous constatez des désordres dans votre immeuble ? Vous pouvez écrire un mail à desordresimmeublescv@meaux.fr pour organiser une visite avec les services de la ville. Vous êtes concerné par un péril ? Vous pouvez contacter le CCAS au 01 60 24 45 80. Vous êtes le propriétaire d’un logement concerné par un péril ? Contactez le 06 34 05 23 78.