La grande priorité de Jean-François Copé ? La reconquête du centre-ville. Le déclic ? Un long temps d’échange avec les meldois. Souvenez-vous… En avril 2023, la municipalité avait mené une réunion publique de proximité : périls en centre-ville. Depuis, le travail est en marche avec un objectif : la reconquête du centre-ville. Un soulagement pour certains habitants. Quelles sont les problématiques en centre-ville ? Quelles mesures sont mises en place ? Entretien avec Jean-François Copé.
Redorer le blason du centre-ville, une mission du quotidien. En liaison avec le Préfet, l’Agence Régionale de Santé et la CAF (Caisse d’Allocations Familiales), la reprise en main du centre-ville est lancée. « J’ai considéré qu’il fallait absolument mettre un coup d’arrêt à la dégradation de quelques immeubles du centre-ville, ils donnent une mauvaise image alors même que nous avons un centre-ville qui se rénove. » Depuis l’extérieur, quelques immeubles présentent des désordres structurels et des fissures. « Il y a quelques immeubles qui sont très dégradés… Ils le sont pour des raisons très concrètes. Dans un premier temps, j’ai regardé si ce n’était pas lié à nos propres réseaux d’assainissements. J’ai fait un audit complet, il a été confirmé que nos réseaux fonctionnaient et qu’il n’y avait pas de problème aux niveaux des tuyaux. » Dans ce cadre là, des contrôles de conformité des raccordements à l’assainissement collectif ont débuté. A ce jour, plus de 233 contrôles ont été effectués : 56 logements sont non conformes mais raccordés et 14 logements sont non conformes et non raccordés.
La cause des immeubles dégradés ? Le manque d’entretien et de travaux. « Des travaux élémentaires de sécurisation n’étaient pas fait. Au fil des années, cela mettait en péril ces immeubles. » Quelles mesures sont prises garantir la sécurité des résidents ? « J’ai entrepris de convoquer les co-propriétaires pour les informer des causes de ces dégradations. Parfois, c’est parce que vous avez des immeubles qui ne sont pas raccordés à l’assainissement, ce qui est totalement contraire à la loi. Je vais les réunir pour leur dire qu’ils ont un an pour le faire. Il vaut mieux le faire le plus vite possible avant qu’il y ait des problèmes. » Parties communes non-entretenues, infiltrations à répétitions et dégradations des conduits de chauffage… Au fil du temps, le manque d’entretien conduit à des immeubles en danger.
Quels sont les leviers existants à l’échelle de la municipalité pour accompagner les habitants ? Pour garantir la sécurité des meldois, la municipalité prend des mesures fortes. « J’ai été amené à prendre des décisions d’urgence absolue : évacuations, pose des étais et exigence de faire les travaux. Si ces travaux ne sont pas faits par les co-propriétaires, j’utiliserai les pouvoirs qui sont ceux du maire (au titre de la sécurité publique) pour me substituer aux co-propriétaires qui ne sont pas les travaux et qui sont irresponsables. » Dans ce cas-là, la municipalité reprend possession du dossier et lance les travaux qui seront facturés aux propriétaires. Pour garantir un dialogue entre les co-propriétaires, les locataires et la municipalité… Cette mesure n’a pas encore été utilisée. La municipalité laisse six mois supplémentaires aux co-propriétaires.
Lutte contre l’habitat indécent, l’habitat insalubre et les logements diffus. En centre-ville, certains bailleurs profitent du marché de l’immobilier pour louer un habitat indécent, d’autres proposent des logements insalubres… Suite à différentes réunions avec la CAF, les bailleurs visés devront remettre leur logement en règle. Pour les habitats insalubres, un arrêté préfectoral d’insalubrité (pris par la Préfecture de Seine-et-Marne) est en vigueur pour visiter les logements. Autre problématique : les logements diffus. « On a un vrai sujet avec certaines associations qui (sous contrat avec l’Etat) mettent à disposition certains appartements, ils les louent à des propriétaires privés pour y accueillir des personnes dont la situation de justice nécessite qu’ils soient logés. Sauf que ça prend des proportions trop importantes dans le centre-ville. » Des associations qui accueillent (parfois, sans autorisation) des personnes en souffrance : des majeurs, des personnes isolées ou des migrants. « J’ai réuni les associations pour le leur dire et réduire progressivement ce nombre de logements loués… Le réduire en vue d’améliorer la qualité du suivi. » explique Jean-François Copé.
- La mise en place du permis de louer en janvier 2024. Le permis de louer, c’est quoi ? Avant la mise en location de son bien, le propriétaire devra faire une déclaration à la Communauté d’Agglomération du Pays de Meaux. Une personne formée visitera le logement. Si le local est en état d’être loué, le propriétaire recevra son permis de louer. Si le logement n’est pas conforme, il devra entamer des travaux. Si le bien est mis en location sans avoir ce fameux permis de louer, le propriétaire risque une amende de 15 000 euros.
Quel a été le déclic de cette reconquête du centre-ville ? La fameuse réunion dédiée aux périls en centre-ville a été le coup d’envoi de cette reprise en main. « C’est parce que j’ai fait cette réunion que j’ai pris la décision en les écoutant de toutes ses mesures que nous mettons en œuvre. » En plus de ces mesures, s’ajoute la révision du PLU (Plan Local d’Urbanisme). « Une nouvelle doctrine vis-à-vis des promoteurs immobiliers qui sont réunis en mairie (lors de l’enregistrement de l’interview) pour dire que nous allons être extraordinairement rigoureux dans le suivi des projets immobiliers. » Une fermeté attendue et espérée par les meldois.
Dans combien de temps la reconquête du centre-ville sera actée ? « C’est lancé, ça prendra un certain temps. Il y a des mesures de court terme que nous prenons immédiatement et qui vont nous permettre d’avoir des résultats. Exemple, la rue Tronchon. » D’autres travaux sont d’ors et déjà prévus sur des immeubles en périls. Vous constatez des désordres ? Vous pouvez écrire à la municipalité à l’adresse mail suivante : desordresimmeublescv@meaux.fr