L’Atlas de la Biodiversité, un inventaire bientôt dévoilé. Souvenez-vous… A l’occasion d’un poisson d’avril, La Ferté-sous-Jouarre avait dévoilé sa dernière opération pour préserver son environnement : la création d’un Atlas de la Biodiversité. Plus d’un an plus tard, les premiers résultats vont être présentés aux élus puis aux Fertois (en janvier 2024). Quel est l’intérêt ? Pour protéger et valoriser la biodiversité, il faut d’abord la connaître. La création d’un Atlas de la Biodiversité, une évidence.
La Ferté-sous-Jouarre, une commune engagée pour son environnement. Installation de ruches communales, mise en place de l’éco pâturage, installation de 100 nichoirs à oiseaux et signature d’une convention pour lutter contre la prolifération d’animaux errants… La municipalité les actions en faveur de la biodiversité et du bien-être animal. Comment l’idée de créer un Atlas de la Biodiversité a-t-elle germée ? « Au départ, un bureau d’études (Yethy) faisait le diagnostique phytosanitaire de la commune. Je pense qu’à la mairie de La Ferté-sous-Jouarre, ils étaient très intéressés pour faire plus pour l’environnement. Ils ont demandé au bureau d’études, si c’était possible d’avoir un Atlas. » Très rapidement, les équipes se sont rapprochés d’un écologue pour construire cet inventaire : Hugo Meunier. Qu’est-ce qu’un Atlas de la Biodiversité ? « C’est une cartographie des habitats du territoire (espèces de faune et flore). En premier lieu, ça consiste à collecter les données qui existent déjà à l’échelle de la commune (sur les données naturalistes). A partir de là, on regarde où sont les manques. » Pour exemple, les libellules n’étaient pas répertoriées. Par rapport aux différents groupes, Hugo Meunier avait déjà une première carte en tête. Par la suite, il fallait simplement partir à l’aventure pour découvrir les espèces rares ou protégés qui vivent à La Ferté-sous-Jouarre. Les premiers résultats sont accessibles juste ici.
Une ville urbaine qui préserve ses espaces verts. La richesse naturelle de La Ferté-sous-Jouarre ? Une demi-surprise pour Hugo Meunier. Grâce aux différentes démarches de la ville, la faune et la flore s’y prélasse toute l’année. L’enjeu ? Si certains espaces naturels sont connus (comme le Bois de la Barre ou le Bois de la Bergette), il y a d’autres zones à valoriser. Et là, c’est une vraie surprise ! « On a d’autres zones riches sur la commune. La mairie ou les habitants ne sont pas forcément au courant… On a d’autres espaces riches sur la commune. On a un petit complexe bocager sur les plateaux du Nord où on a quelques espèces d’oiseaux assez rares comme la tourterelle des bois ou la pie grièche écorcheur. » Avec cet Atlas de la Biodiversité, la municipalité possède désormais toutes les cartes en main pour pouvoir les protéger et les préserver. Ils peuvent donc prendre de meilleures décisions. Du côté des espaces reconnus, le parc de la Fontaine aux pigeons est également un acteur phare pour la biodiversité.
« On essaye d’observer les différents animaux et les plantes au moment propice. »
Comment construit-on un Atlas de la Biodiversité ? Pendant plus d’un an, Hugo Meunier a sillonné les quatre coins du territoire, jour et nuit. « On va faire plus d’efforts de prospection : aller sur le terrain, observer les animaux dans des moments favorables et essayer de trouver le plus d’espèces possibles. On va faire ça pour tous les groupes, un inventaire assez homogène de toute la commune. » Pour observer les amphibiens, il vaut mieux revenir pendant l’hiver ou le printemps. Il faut également prendre en compte les conditions climatiques. Cette année, la chaleur estivale n’a pas vraiment plu aux espèces qui sont parties se réfugier dans des points d’eau (à cause de la sécheresse). Les plantes s’observent sous les mêmes conditions. Malgré tout, quelques espèces rares ont été découvertes comme la couleuvre d’Esculape. « C’est un grand serpent inoffensif qui n’avait jamais été vu sur la commune. Un des secteurs de l’espèce en Ile-de-France, c’est la Vallée du Petit Morin. Ce n’est pas étonnant de la trouver là mais elle n’avait jamais été observé à La Ferté-sous-Jouarre. » En Ile-de-France, il s’agit de la donnée la plus au Nord répertoriée.
- Plusieurs espèces de plantes ont été recensées : le Millepertuis androsème (observé dans le bois de la Barre), la Persicaire douce (aux abords du Petit Morin), le Grémil bleu-pourpre et le Brome en grappe. Des plantes qui sont menacées.
- Du côté des animaux, deux espèces de chauves-souris en danger ont été observés : le Murin de Daubenton et la Barbastelle d’Europe (des espèces en grand danger). Des chauves-souris qui se plaisent dans le bois de la Bergette et dans le Petit Morin.
- Parmi les oiseaux, la Moineau domestique, l’Alouette des champs et le Verdier d’Europe sont des espèces vulnérables.
Que ce soit à la tombée de la nuit ou à la lueur du jour… L’écologue s’installait à des points stratégiques pour observer notre faune et notre flore. « Pour tous les groupes, on essaye d’identifier les périodes les plus favorables pour les inventorier à ce moment-là. Pour les amphibiens, c’est plus particulièrement le soir qu’ils sortent. Quand on veut inventorier les oiseaux ou les rapaces nocturnes, ça va être très tôt le matin. » A quoi sert cet Atlas de la Biodiversité ? Grâce à cet inventaire, la municipalité peut désormais prendre des mesures plus précises pour préserver son environnement. « C’est l’occasion de mettre tout le monde autour de la table pour que tout le monde soit conscient de cette richesse pour pouvoir mieux la préserver. Après, ça va être plein de petites actions de gestion des espaces verts ou des espaces privés. » Un détail qui est désormais entre les mains de la ville. Il sera présenté lors d’une réunion publique.
« Je pense qu’il y a plein de choses à faire pour préserver ce patrimoine. »
Qu’est-ce qui a été observé ? Très concrètement, tous les groupes n’ont pas encore été répertoriés. « Au niveau de la faune, on a fait un inventaire des oiseaux, des insectes (les odonates : les libellules, les demoiselles, les papillons, les orthoptères), des mammifères, des reptiles et des amphibiens. La découverte du vivant ne s’arrête jamais. Là, on a fait une partie des groupes mais on peut étudier encore plein de choses. On n’a pas encore fait les chauves-souris, on peut faire plein de choses autour des champignons, on n’a pas fait les poissons. C’est des choses qu’on peut encore faire. » Vous rêvez de savoir quelles espèces se prélassent à La Ferté-sous-Jouarre ? Ne manquez pas cette réunion publique en janvier 2024 !
L’Atlas de la Biodiversité de La Ferté-sous-Jouarre est terminée. Les premiers résultats seront donnés aux élus puis aux Fertois. Vous êtes impatients ? Découvrez les premières données de l’Atlas de la Biodiversité, juste ici.