A Meaux, tout le monde retiendra son nom. Dans le quartier de Beauval, le drame a été découvert le jour de Noël. Dans la nuit du 24 au 25 décembre 2023, Béatrice a été tuée avec ses quatre enfants âgés de neuf mois à dix ans. Derrière cette tragédie se cache un père de famille souffrant de troubles psychiatriques. L’homme a reconnu les faits, il risque plusieurs années de prison. Un drame qui a bouleversé toute une ville. Voisins, amis, membres de la famille et habitants… Encore sous le choc, ils se sont tous réunis au Colisée de Meaux pour rendre hommage à Béatrice et ses enfants. Un moment de recueillement absolument bouleversant.
Des larmes, des souvenirs et une peine immense. « Elle vivait pour ses enfants ! » Le lundi 8 janvier 2024, ils sont plus d’une centaine de personnes à s’être rassemblés au Colisée pour lui rendre hommage. A l’entrée, ils se sont tous attardés à écrire quelques mots sur le livre de condoléances avant d’accueillir la famille et les amis de Béatrice, sous un silence déchirant. Ils se souviennent tous d’une femme aimante et dévouée envers ses enfants. « Oh… C’est une émotion immense. Une tragédie comme ça, on en avait jamais vu à Meaux. On avait un peu l’idée que ça ne pouvait pas arriver. Et si, ça peut aussi arriver à Meaux. Derrière tout ça, c’est la tragédie de la maladie mentale. Ce quintuple meurtre, c’est celui d’un homme qui était malade d’une maladie dont personne ne veut jamais parler : la maladie psychiatrique. » Un drame qui hante les proches nuit et jour. Pour aider la famille à financer les obsèques, une cagnotte en ligne a été lancée. Chaque geste compte. « Je pense que c’était important qu’on organise cette cérémonie au Colisée, habituellement, un lieu où on fait la fête, on rit et on danse. Aujourd’hui, il n’y avait pas de place pour le rire ou la danse. Il y avait une place pour le recueillement et l’émotion. Les services de l’Etat ont été très présents et très mobilisés : le procureur de la République, l’inspectrice de l’Académie, les professeurs de l’école maternelle et primaire où étaient les enfants (…) Béatrice était une femme formidable, très courageuse, très pudique. Elle vivait ce drame que nous avons découvert après… Un sentiment de colère et d’impuissance. » nous confie Jean-François Copé.
Un drame qui doit servir de leçon. Peut-on réellement passer à autre chose ? A Meaux, Jean-François Copé ne le tolérera pas. « Je crois qu’on n’oubliera jamais, personne, ça a été un choc terrible… Une nuit terrible où il a fallut constater une réalité effroyable : un quintuple meurtre par quelqu’un atteint d’une maladie psychiatrique grave. On n’a pas su l’empêcher… J’ai dit à nos administrés que nous allons créer un groupe de travail avec le Président du Département, le directeur de l’Hôpital de Meaux, l’Education Nationale et la justice pour essayer de voir comment on peut mieux partager l’information, tout en respectant le secret professionnel. » Dans six mois, quelques premières idées seront annoncées pour concevoir : un plan de bataille. Une autre promesse ? A Meaux, la santé mentale est une cause qui sera reconnue. « Malheureusement, la santé mentale, ce n’est pas une cause nationale… Par exemple, c’est le cas du cancer. On voit bien la difficulté, les contraintes, les non-dits, les tabous… Il faut qu’on lève tout ça ! » La clef ? Échanger et partager les informations entre professionnels.
Vous êtes témoins d’une situation dramatique ? Vous vivez une situation inhabituelle ? Parlez-en ! Depuis plusieurs années, la ville s’est engagée sur le combat des violences conjugales. « Il faut alerter, il faut prévenir, il faut m’écrire, il faut saisir le procureur de la République, il faut aller à la Maison de la justice et du droit, il faut aller voir le service d’aide aux victimes que j’ai créé. On est là pour ça, on est là pour aider et prévenir. J’espère que cette tragédie permettra de libérer la parole. » Vous avez besoin d’aide ? Vous connaissez quelqu’un qui aurait besoin d’une oreille attentive ? N’hésitez pas à vous diriger vers AVIMEJ – l’association d’aide aux victimes d’infraction et médiation judiciaire (01 75 78 80 10).
Elle s’appelait Béatrice. Elle avait quatre enfants : Eluna, Néhémie, Noah et Ethan. Ils ont tous perdu la vie. Un dernier hommage sera rendu à la famille lors d’une cérémonie religieuse à la Cathédrale Saint-Etienne de Meaux, le samedi 13 janvier 2024 à 9h30. Les livres de condoléances seront accessibles en mairie. Une cagnotte en ligne a été ouverte pour financer les obsèques.