Une police pluricommunale en Marne et Gondoire, un accord signé entre Lagny, Thorigny, Pomponne et Dampmart. Après plusieurs mois d’élaboration, les communes de Lagny-sur-Marne, Thorigny-sur-Marne, Pomponne et Dampmart se sont réunies au poste de police de Lagny pour officialiser leur toute nouvelle mutualisation : une police pluricommunale. Comment ça marche ? Basés à Lagny et Thorigny, les agents de la police pluricommunale peuvent désormais agir sur les territoires des quatre communes. Une mutualisation au service des habitants.
Une convention utile et nécessaire. Le lundi 18 mars 2024, les maires des quatre communes se sont rassemblés autour d’une même table pour officialiser la naissance de leur police pluricommunale. A la tête de cette nouvelle organisation, les habitants retrouvent un homme de terrain : Guillaume Courtois. Qu’est-ce qui change ? « On va agrandir notre territoire de surveillance, on va pouvoir aller sur les territoires de Thorigny et Dampmart. Initialement, c’est la police municipale de Lagny qui va agrandir son territoire de surveillance. La mairie de Thorigny a souhaité avoir un poste de police sur son territoire où les agents prennent leur service. » La commune de Pomponne avait d’ors et déjà signé un accord avec Lagny. « On a une brigade Nord et une brigade Sud. La brigade Nord sera constituée de six agents qui vont faire : Thorigny, Dampmart et Pomponne. Dans leurs horaires, ils vont finir vers 19h… Après, ce sera la brigade de nuit de Lagny qui prendra le relais pour les surveillances nocturnes. » Au fil du temps, les effectifs de la police pluricommunale devraient être augmentés. La priorité pour Guillaume Courtois ? Agrandir la plage horaire. « On le voit bien, la délinquance s’habitue à nos horaires de fin de service. Après, ils se passent des choses… » Sur le territoire, les agents traitent des problématiques nationales (du quotidien) : des cambriolages, des violences intrafamiliales ou même des dégradations de véhicules.
Pourquoi cette police pluricommunale est-elle indispensable ? En développement depuis plusieurs années, le projet a finalement abouti, le lundi 18 mars dernier. Un jour historique ! « On sait que la sécurité est la première attente de nos concitoyens, c’est bien normal. Nous avons regroupé nos forces entre les trois communes Nord-Marne, autour de pôle gare (le pôle urbain de Marne et Gondoire). Il est absolument indispensable qu’on ait déjà un centre de supervision urbain intercommunal. » Sur le territoire de Marne et Gondoire, il existe plusieurs types de caméras de surveillance (des caméras communales et intercommunales). Très rapidement, les caméras des quatre communes seront toutes centralisées dans le centre de supervision urbain, celles de Saint-Thibault-des-Vignes seront également réunies sur place. Objectif ? Faciliter l’action des agents ! « Nous avons des forces coordonnées qui vont permettre des plages horaires étendues avec deux postes de police : Lagny et Thorigny. » Le saviez-vous ? En France, il n’est pas autorisé d’avoir une police municipale et une police intercommunale… Les communes de Montévrain et Bussy-Saint-Georges possédant déjà leur propre police municipale, il n’était donc pas possible d’avoir une police intercommunale.
La mutualisation des services en Marne et Gondoire, une force. Quel est l’intérêt pour Lagny de s’associer aux autres communes ? « Maintenant, les agents peuvent sillonner les quatre communes sans difficultés. Il y a un intérêt immédiat parce que la délinquance ne s’arrête pas à la Marne, il faut avoir une vision plus large. Il y avait une police constituée à Lagny avec une vingtaine d’agents (et un chef de la police), une structure et un encadrement qui va simplement être mutualisé. » L’installation d’une police pluricommunale, une évidence ? Et bien, oui ! « Grâce aux caméras et à la coordination, on a des équipes extrêmement réactives. Elles sont sur le terrain en quelques minutes… Elles suppléent l’absence de police nationale sur le terrain, les effectifs de la police nationale sont toujours en insuffisance. La police pluricommunale est une police de proximité ! » souligne Jean-Paul Michel.
Pomponne, le bêta test du dispositif. Depuis un an, déjà, la commune de Pomponne avait accès à cette police pluricommunale, construite avec Lagny. L’arrivée de Thorigny et Dampmart dans cette belle association ? Une nouvelle avancée ! « C’est quelque chose qu’on voulait mettre en place depuis l’année dernière. Pour des raisons administratives, ils n’ont pas pu nous rejoindre, l’année dernière. Nous, ça fait déjà un an que cette pluricommunale a été mise en place entre Pomponne et Lagny avec le succès qu’on connaît. On en est très très satisfait ! » Aujourd’hui, une petite commune ne peut pas se permettre d’avoir une police municipale pour des questions de coûts ou de ressources humaines. « Une synergie pluricommunale est plus attractive, par rapport au recrutement. On peut avoir des agents mieux qualifiés et surtout, qui restent sur le territoire. C’est un vrai plus ! » Des agents qui viennent même sur le terrain, le week-end. « On a pu avoir un équipage de deux agents (qui venaient de Lagny) sur 2h30 par jour, 365/365 jours… Au niveau de la présence policière, le sentiment de sécurité, ça a véritablement tout changé. » A Pomponne, les habitants se sentent véritablement en sécurité depuis l’arrivée de cette police pluricommunale.
Les communes de Thorigny et Dampmart renforcent l’action. Pour être plus fort, avançons ensemble ! En Marne et Gondoire, cet adage se vérifie quotidiennement. Dans une bonne entente générale, les forces vives se réunissent pour le bien-être du territoire. Un jour historique pour Manuel Da Silva ! « Une petite ville comme nous n’intéresse pas les policiers qui n’étaient pas armés. Aujourd’hui, ils veulent tous l’être ! Avec cette pluricommunale, Lagny va embaucher 24-25 policiers, c’est beaucoup plus attrayant que d’en avoir quatre ou six sur une ville. En cas de besoin, la police qui sera sur Lagny pourra intervenir de l’autre côté de la Marne. Inversement, en cas de besoin… Ce n’était pas possible avant. » Dans les locaux de la police municipale de Lagny, les agents pourront visionner toutes les caméras de surveillance pour agir plus rapidement sur le terrain, en aiguillant leurs collègues. Aujourd’hui, il y en a plus de 130, à termes, les policiers pourront s’appuyer sur plus de 200 caméras de surveillance.
Quel est l’intérêt pour une commune comme Dampmart de se joindre au mouvement ? En sous-effectif, les agents de la police nationale qui partent de Chessy mettent plusieurs minutes à arriver sur le territoire. Une situation qui ne pouvait plus durer… « Le problème aujourd’hui, c’est que quand vous avez des villes qui s’équipent bien, les délinquants le savent et généralement, ça ne fait que déplacer la délinquance. Je ne vais pas attendre que ce soit le bazar dans ma commune pour intégrer le système. Prévenir, c’est guérir ! » Raccordée au réseau Voisins Vigilants, la police pourrait également bénéficier de l’aide précieuse des riverains. « On occupe le terrain, ils nous voient… C’est ça qui rassure ! » Un premier bilan des actions de la police pluricommunale devrait être fait dans quelques mois.
La toute nouvelle police pluricommunale de Marne et Gondoire s’étend entre Lagny, Thorigny, Pomponne et Dampmart. Une mutualisation qui devrait permettre aux habitants du territoire de se sentir : encore plus en sécurité.