La dépression Kirk bouleverse la Seine-et-Marne. Aux quatre coins du territoire, les dernières heures ont été particulièrement traumatisantes pour les habitants. A l’heure actuelle, on recense plus de 140 communes touchées. Les collectivités situées près du Petit Morin ou du Grand Morin sont particulièrement affectées. Routes bloquées, habitants délogés et rues détruites… A Villiers-sur-Morin, la situation est inédite. Les riverains n’ont jamais connu ça… Explications.

Un épisode exceptionnel sur Villiers. A l’heure de récupérer leurs enfants, les yeux des Villermorinois sont encore marqués. Les traces d’une nuit qui a été très longue… Comme à Crécy-la-Chapelle, certains riverains vivent désormais sans électricité. Ils peuvent néanmoins compter sur la solidarité de tout un village ! « On a eu des débordements du Morin, dans la soirée d’hier et jusqu’à ce matin. Et surtout, on a eu un débordement du ru, la veille. Pour certains, les habitants ont été doublement touchés. La crue de cette année, elle est largement supérieure à 2016 (qui était déjà exceptionnelle), on a relevé en moyenne : quarante centimètres de plus. » A proximité de la boulangerie, les voitures se sont toutes logées sur les trottoirs, pour fuir la montée des eaux. « On a un très très grand nombre d’habitations touchées… Il y a des gens qui habitent à Villiers depuis 30 ou 40 ans, ils n’ont jamais eu d’eau chez eux, et ils se sont retrouvés avec 30 centimètres à l’intérieur, cette année. Là, la décrue a commencé. Le niveau a bien baissé, ça continue de baisser, mais un peu moins vite. On attend vraiment la fin de la décrue pour pouvoir évaluer les dégâts. » Après avoir été évacués par les pompiers dans la nuit, les riverains se sont armés d’une paire de bottes pour constater les dégâts… Les voisins se préparent déjà à un grand nettoyage. Ils devraient tous se relayer de maison en maison. Un élan de solidarité bouleversant !

  • Point sur la Seine-et-Marne. 53 routes départementales sont coupées et 87 sont difficiles d’accès. La RD 934 est notamment coupée à plusieurs endroits au niveau de Couilly-Pont-aux-Dames et Coulommiers. Pour le grand nettoyage, des bennes seront mises à la disposition des riverains sur Villiers-sur-Morin.
Caroline Auliac, Maire de Villiers-sur-Morin, est au micro de Crazy Radio

Comment peut-on se préparer à un tel drame ? A Villiers-sur-Morin, les élus se sont rapidement mobilisés. « Depuis hier après-midi, on a ouvert la salle communale pour les sinistrés, ceux qui souhaitent venir s’y réchauffer, boire un café ou échanger un peu. C’est un lieu de rencontre et de repos. La salle est encore ouverte toute la nuit. On a des permanences, des bénévoles qui sont là (sur des créneaux de deux heures, beaucoup sont issus du Comité des Fêtes) pour accueillir tout le monde. » Depuis un an, la pluie continue à s’abattre sur le territoire de la Brie… Un phénomène qui n’a rien arrangé avec l’arrivée de la tempête Kirk. « Quand on a vu la montée des eaux à Coulommiers, on a continué d’appeler régulièrement les riverains (qui se situent en bordure de Morin) pour les prévenir de l’alerte jaune, l’alerte orange, l’alerte rouge… Puis, pour leur proposer de l’aide, des parpaings et leur expliquer que la salle communale était ouverte (à disposition). » La nuit dernière, le téléphone d’astreinte a sonné jusqu’à l’aube. « On a un grand nombre de bénévoles qui se sont manifestés, des volontaires pour venir aider au nettoyage des sinistrés. » Dès demain, la commune aura besoin de nouveaux bras pour s’occuper des enfants des sinistrés (dans la salle communale), le temps que leurs parents nettoient.

Une situation difficile. A Villiers, les habitants n’auraient jamais pu prévoir de tels dégâts… Si Crécy est régulièrement touchée, la commune a toujours échappé à la montée des eaux. « Il y a pas mal d’habitations qui ont été touchées par les inondations, ils n’ont plus du tout d’électricité. On est passé dans la rue pour proposer aux habitants de venir recharger leurs appareils à la salle communale ou aider en prêtant des batteries externes pour les dépanner. » Les sinistrés ont pu prévenir leurs proches. « Une chaîne de solidarité se met en place pour reloger les sinistrés qui n’ont pas encore eu de réponse favorable de leur assurance (pour un logement temporaire). Il y a beaucoup de désarroi… C’est la première fois que c’est aussi haut, aussi rapide, même si on savait qu’elle allait arrivée, elle est quand même montée très très vite. Il y a beaucoup de lassitude et de solidarité ! » Des personnes proposent même leur aide pour reloger les sinistrés, fournir des vêtements ou nettoyer. Une entraide qui fait chaud au coeur !

A la demande de la Délégation départementale de Seine-et-Marne (Agence Régionale de Santé), le SAMU de Seine-et-Marne vient d’activer une cellule d’urgence médico-psychologique destinée aux sinistrés. Le dispositif est situé à l’école élémentaire de l’eau vive de Crécy-la-Chapelle. Les sinistrés sont accompagnés par des psychiatres, des psychologues et des infirmiers.

  • Pour garantir la reconnaissance de l’Etat de catastrophe naturelle à la commune, les riverains sont invités à envoyer quelques clichés à la municipalité : contact@vsm77580.fr.