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L’installation de stations d’épuration fonctionnelles, un investissement colossal. Lors des dernières fusions, la Communauté d’Agglomération a repris de nombreux dossiers d’ampleur. Le mardi 7 janvier 2025, une visite de terrain sur les deux dernières stations d’épuration a réuni de nombreux riverains à Guérard et Chevru. Deux équipements qui répondent aux besoins des habitants et aux nouvelles normes environnementales. Explications.
Guérard, une station d’épuration très attendue. Souvenez-vous… En juillet 2022, la toute première pierre de cet équipement a été installée par les élus. A l’étude depuis plusieurs années, elle fonctionne parfaitement depuis septembre 2024. « La précédente ne fonctionnait plus. Chaque chasse d’eau finissait dans le Morin, ça polluait le milieu naturel… Elle était très attendue. C’est un projet qui datait de plusieurs années… Quand l’agglomération a repris le dossier, on a souhaité remettre les choses à plat. » En 2018, il y a deux dossiers majeurs qui ont été récupérés : Dammartin-sur-Tigeaux et Guérard. La petite particularité de Guérard ? Ces enjeux ! « Une grosse station, une grosse problématique d’environnement… C’est dans un environnement naturel protégé. On a maintenu son implantation, c’était beaucoup de contraintes. Il a fallu faire venir les services de l’Etat pour s’assurer que l’installation mécanique (pas forcément naturelle) s’intègre dans un milieu et dans un cadre très naturel. » L’ancienne station a été démolie pour être transformée en bassin d’orage (bassin tampon). Désormais, la station d’épuration répond même aux normes actuelles. Un travail de longue haleine !
- Une station d’épuration (STEP), c’est quoi ? Une station d’épuration permet de purifier l’eau soit pour la réutiliser ou recycler les eaux usées dans le milieu naturel. Objectif ? Transformer les eaux naturelles en eau potable.
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Bien aménagée et équipée. Située rue de Georgesvilliers à Guérard, la station d’épuration se distingue par sa discrétion. Elle s’est parfaitement fondue dans notre paysage ! Comment a-t-elle été pensée ? « Des bassins assez imposants mais assez rapprochés les uns des autres. Tout a été fait pour que ce soit regroupé et recentré pour que le traitement se fasse de façon optimale. On est à proximité du Morin, le Morin à des crues régulières… Il fallait éviter que la station puisse être inondée. Il fallait que ce soit suffisamment haut, sans que ce soit visible. Un beau travail ! » Cette visite de terrain a permis aux riverains d’en apprendre plus sur son fonctionnement. « Il y a toujours des dégrilleurs. Parfois, il n’y a pas que des effluents dans les tuyaux (des lingettes). Il y a des dégrilleurs qui permettent d’éviter que ces détritus viennent dégrader le traitement. Une fois que les effluents sont dégrayés, ils arrivent dans un bassin où là, ils vont être attaqués par des bactéries. On va aérer régulièrement… Avec l’oxygénation du bassin, les bactéries vont se réactiver. » L’eau est ensuite décantée pour être envoyée dans un bassin de clarification. « Le but, c’est d’arriver à ce que l’eau soit de plus en plus claire avec des phases de décantation successives. Comme les boues tombent au fond, la partie superficielle est récupérée et clarifiée avec plusieurs traitements avant d’être envoyée dans le milieu naturel. » Après être passée par plusieurs filtres, l’eau peut finalement retrouver son milieu naturel. Elle n’est pas potable mais elle ne dégrade pas le milieu naturel. « Dammartin et Guérard, c’étaient les deux dossiers les plus importants parce que la police de l’eau nous disait que chaque chasse d’eau finissait dans le milieu naturel… Et ça, c’était juste inacceptable. » Aujourd’hui, les équipements répondent parfaitement aux attentes. L’organisme du contrôle de l’eau a même reconnu que les analyses étaient parfaites. Un travail de longue haleine ! La station d’épuration de Guérard est estimée à 2,6 millions d’euros. Elle devrait être fonctionnelle jusqu’en 2050.
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Chevru, un équipement à la pointe de l’environnement. Depuis plus d’un an, la station d’épuration de Chevru est en marche. Son installation est dû à un investissement d’ampleur, porté par la Communauté d’Agglomération. « Chaque année, on a à peu près 8 millions d’euros d’investissement en assainissement. C’est énorme ! Sur un territoire de 54 communes, c’est des réseaux, des infrastructures et beaucoup d’investissements… Mine de rien, c’est important. » A Chevru comme à Amillis, la structure est la même… « C’est des filtres plantés de roseaux, c’est totalement naturel. C’est mécanique, il y a beaucoup moins de chimie. Le besoin est moindre en termes de qualité d’eau à la sortie. L’eau reste testée… C’est plus petit, c’est d’autres problématiques. » Le procédé de filtres de plantés de roseaux répond aux normes et aux besoins actuels. « Ici, quand l’eau arrive… Il y a le même principe de dégrillage. Après, ça passe dans différents bassins avec des granularités différentes (avec des filtrations). A force d’être filtrée, elle arrive à une qualité acceptable. » Particulièrement naturelle, la station d’épuration s’est parfaitement ancrée dans son paysage. « La particularité, c’est qu’on a une ZRV (zone de rejet végétalisée) qui a été ajoutée pour ramener un traitement tertiaire qui permet à l’eau de ne pas aller directement dans le milieu naturel. On lui fait faire un circuit, ça permet à l’eau de reprendre quelques qualités chimiques. » La station d’épuration de Chevru est estimée à 1 147 000 euros. Elle a été subventionnée par le département et l’Agence de l’Eau Seine Normandie.
Après Pierre-Levée, Dammartin-sur-Tigeaux, Amillis, Chevru et Guérard… La prochaine station d’épuration de la Communauté d’Agglomération Coulommiers Pays de Brie devrait être construite à Maisoncelles-en-Brie.