Les mille et une facettes des lavoirs. Que ce soit lors de la journée mondiale de l’eau ou lors d’expositions éphémères… Les portes des lavoirs emblématiques de Marne et Gondoire s’ouvrent aux plus curieux des visiteurs. Aujourd’hui, certains lavoirs sont entretenus et préservés pour notre patrimoine historique et culturel local. Mais à quoi servaient-ils ? Un lavoir est un bassin alimenté en eau d’origine naturelle qui permet de rincer le linge après l’avoir lavé.
Pour anecdote, la multiplication des lavoirs s’est faite en France sous l’ordre de Napoléon III. « La construction des lavoirs a été augmenté sous Napoléon III parce qu’il fallait améliorer l’hygiène. » A l’occasion de visites guidées anecdotiques, Yves Mosser instruit les enfants avec ces anecdotes marquantes : « Le lavoir, c’est la machine à laver de ta grand-mère. » Le message est passé ! Autre fait étonnant, les lavoirs étaient interdits aux hommes. « Les femmes n’avaient pas le droit de rentrer dans un café, le lavoir était leur café. » Sur l’un des lavoirs de Gouvernes, une inscription y fait référence : « Ici, on lave le linge et on salit le monde. » relate le Président de l’association du patrimoine de Gouvernes.
De quand datent les lavoirs en Marne et Gondoire ? Si les lavoirs ne sont pas tous recensés, la construction des bâtiments patrimoines ont laissé leur empreinte avant 1825. »Sur les plans plus anciens qui datait de l’époque de Louis XIV, les lavoirs ne sont pas signalés. Globalement, on peut dire que les premiers lavoirs étaient au 18e siècle. » A Gouvernes, deux lavoirs retiennent notre attention : le lavoir de Guermantes et le lavoir de la Fontaine. « En 1831, on en parle dans les comptes-rendus des conseils municipaux. Il a été construit sur un temps très très court, il a été construit à l’emplacement du gai sur la gondoire où les dames venaient laver le linge et où les chevaux venaient boire. C’était un lavoir central. » A l’époque, les lavoirs étaient au cœur du quotidien des habitants.
Du côté de Gouvernes, le lavoir de Guermantes étonne. Grâce au premier prix obtenu au concours de 1, 2, 3 Patrimoine !, le lavoir a notamment pu être restauré. « Le lavoir de Guermantes a été créé entre 1852 et 1870. Du fait de sa forme et de son aspect, on l’a choisi comme sujet d’un concours 1, 2, 3 Patrimoine ! avec une classe de Gouvernes de façon à le mettre en valeur. Il a la conformation d’un lavoir de montagne, on descend dans le lavoir par quatorze marches et en plus, il n’est pas comme les autres lavoirs, qui sont des lavoirs à pans, il n’y a que deux pans sur celui-là. » A quelques mètres de la mairie, vous passez sûrement très régulièrement devant ce lavoir, sans connaître son existence.
Direction Bussy-Saint-Martin. A quelques mètres du Moulin Russon, à l’angle de la rue des sources et de la rue du moulin, le lavoir du Bussy-Saint-Martin rayonne d’un éclat étincelant. Réhabilité en 1994, le bâtiment n’a pas pris une ride. « On sait que les lavoirs sur Rentilly et Bussy-Saint-Martin ont été construit dans les années 1830. Ce lavoir est fermé au public par une grille mais, on peut voir de l’extérieur. Quand vous faites une randonnée dans la Vallée de la Brosse, quand on se promène, on peut voir l’intérieur par la grille. On a quatre toitures qu’on appelle un impluvium, qui permettent de ramener les eaux de pluies dans le bassin. » explique Arnaud.
Quelle est la grande particularité de ce bassin ? « Ici, le bassin est divisé en deux parties. Les lavoirs étaient réservées au lavage du linge et là, on a une deuxième partie dans le bassin qui permet de laver le linge et les eaux retournent dans le ru de la Brosse. » A l’époque, les femmes mettaient trois à quatre jours pour faire l’une de leur deux lessives annuelles. « Maintenant, c’est assez facile de lancer la machine à laver. On fait en moyenne cinq machines par semaine et par foyer. » La source du lavoir de Bussy-Saint-Martin, préservé par les initiatives de la municipalité, trouverait sa source dans le parc du Château de Guermantes.
Alors, si vous passez devant l’un de ses lavoirs, n’hésitez plus à l’admirer d’un peu plus près…