Coulommiers Pays de Brie Agglomération lutte contre les violences intrafamiliales. Depuis le 2 janvier 2023, une intervenante sociale (issue de l’association AVIMEJ – Aide aux Victimes et Mesures Judiciaires) s’est installée au Commissariat de Coulommiers. Objectif ? Ecouter et accompagner les victimes de violences intrafamiliales. Femmes battues, hommes agressés et enfants perturbés… Dans son bureau, Gwladys Féron ouvre ses portes et ses oreilles à toutes les personnes qui en ressentent le besoin. Zoom sur une initiative attendue.
« Les gendarmes et les policiers peuvent se consacrer à leurs propres missions : combattre la délinquance. »
Efficacité et fluidité du service. A l’initiative du Commandant Zuczek, une intervenante sociale a récemment pris ses quartiers au Commissariat de Coulommiers. Face à la libération de la parole, les policiers reçoivent régulièrement les victimes de violences intrafamiliales au Commissariat… Alors, pour qu’elles ou qu’ils ne se sentent plus seuls, la Communauté d’agglomération s’engage aux côtés de l’Etat. « Il existe ce dispositif sur la zone gendarmerie de l’agglomération avec un intervenant social pour prévenir les violences intrafamiliales et venir en aide aux femmes, enfants et parfois, les hommes victimes de violences conjugales. » Désormais étendue à la zone police, toutes les communes reliées au Commissariat de Coulommiers pourront échanger avec Gwladys. Les deux zones (police et gendarmerie) travailleront en étroite collaboration. « Evidemment, on préfèrerait que ces violences n’existent pas… Le fait que les gens viennent au Commissariat pour porter plainte ou échanger avec Gwladys, ça démontre tout l’intérêt du poste. » souligne Ugo Pezzetta.
- Un budget de 50 000 euros financé par la Communauté d’Agglomération Coulommiers Pays de Brie et l’Etat. Pour contacter Gwladys Féron, il suffit de la joindre par téléphone au 07 62 65 78 01 ou par mail à G.feron@avimej.org.
L’engagement, une histoire de famille. Depuis toute petite, Gwladys Féron a observé ses parents évoluer, sous deux domaines complémentaires : le secteur social et l’encadrement policier. « Je me suis tournée vers le social dès mes études à 18 ans comme éducatrice spécialisée. J’ai fait mon temps dans la protection de l’enfance et dans d’autres domaines avant de pouvoir constater qu’il y avait un grand manque de lien entre les services sociaux et la police. J’ai toujours été convaincue qu’il fallait une passerelle entre ses postes. » Membre de l’association Avimej, Gwladys Féron fait partie d’un large réseau d’aide et d’accompagnement aux victimes. Le but ? Agrandir son réseau pour sauver de nombreuses victimes. Quel est son rôle au Commissariat de Coulommiers ? « Mon rôle, ça va être de prendre toutes les pièces du puzzle, les rassembler pour les accompagner et expliquer le cheminement d’une personne victime (portes de sorties, dispositifs de mises en sécurité). » En quelques séances, l’intervenante sociale parvient à orienter les victimes vers les associations adéquates.
« Je vais recevoir toutes les personnes qui ont une problématique sociale. »
De la grand-mère agressée à l’enfant en fugue… Au Commissariat, toutes les problématiques sont entendues et traitées par les équipes. « On ne fait pas le tri, on accueille tout le monde. » Depuis son arrivée, Gwladys Féron a identifié une grande problématique sur le secteur : les violences intrafamiliales. « Il y a beaucoup d’activités, sur les premiers jours, je constate que c’est des problématiques intrafamiliales. Les policiers ont bien comprit mon intervention, ils m’ont sollicité pour discuter sur chaque situation. » Avec ou sans rendez-vous, l’intervenante sociale accueille toutes les victimes dans son bureau pour un échange en toute bienveillance. « Ça peut partir d’un café pour discuter de tout et de rien… à vraiment rentrer dans le vif du sujet. Je vais m’adapter. » Son leitmotiv ? Engager une conversation d’égale à égale.
Au Commissariat, les policiers sont rassurés. Face aux multiples sollicitations, les policiers se retrouvaient complètement démunis… Avec l’aide précieuse de Gwladys, les agents affinent désormais leur fibre sociale. « J’ai été accueilli de façon conviviale avec beaucoup de questions. Ils ont vite compromis qu’ils pouvaient me solliciter. » Victime d’harcèlement, agression ou violences intrafamiliales… Vous avez besoin d’un oreille attentive ? Gwladys ouvre sa porte à toutes les prises de paroles. « Je vais voir la personne, une fois, deux fois ou même trois fois, si il le faut. Mon rôle est aussi d’orienter vers pleins d’associations, je vais diagnostiquer la situation de la personne. » Avec ou sans rendez-vous, vous pouvez joindre Gwladys par téléphone au 07 62 65 78 01 ou par mail à G.feron@avimej.org.
« Je vais rencontrer la femme pour voir ce qui est pénalement répréhensible. »
Comment l’arrivée de Gwladys va-t-elle changer le quotidien des habitants ? Pour le Commandant Zuczek, Gwladys apportera une efficacité et une fluidité des services au Commissariat de Coulommiers. « Elle va améliorer le traitement des infractions liées aux violences intrafamiliales parce qu’elle va fluidifier les rapports entre les victimes et les enquêteurs. Madame Féron a une approche plus sociale que la nôtre. » Les violences intrafamiliales, une problématique remarquée ? « J’ai observé une augmentation pour les deux dernières années (2020 – 2021). Pour l’année 2022, on est sur des chiffres stabilisés. Néanmoins, on est sur une problématique importante sur le secteur de Coulommiers. Nous traitons presque tous les jours, des affaires de violences intrafamiliales. » Grâce à la libération de la parole, les femmes comme les hommes parviennent plus facilement à passer la porte du Commissariat de police.
Pourquoi faut-il absolument une intervenante sociale sur le secteur ? « Les policiers ont une fibre sociale, mais, ils n’ont pas les réseaux nécessaires. Les policiers sont des policiers, on est là pour interpeler les gens, Madame Féron va compléter le dispositif. Elle peut accompagner les victimes au moment de la prise de plainte. » Objectif ? Traduire pénalement le témoignage de la victime pour identifier les faits répréhensibles. Une aide désormais précieuse apportée aux policiers du secteur de la Communauté d’agglomération.
« L’isolement pendant la Covid-19 a aggravé la situation. » En moyenne, une femme victime de violences conjugales peut aller jusqu’à sept fois (allers-retours) au Commissariat avant de poursuivre le processus pénal. A Coulommiers, le poste de Gwladys est financé par l’Etat à hauteur de 80%. Une aide financière dégressive puisque c’est la Communauté d’Agglomération Coulommiers Pays de Brie qui en assumera toutes les charges à terme.
- Pour contacter Gwladys Féron, il suffit de la joindre par téléphone au 07 62 65 78 01 ou par mail à G.feron@avimej.org.
