Les chimères prennent possession du jardin Bossuet. Les avez-vous remarquées ? Que ce soit sur la fontaine, dans les allées arborées ou dans les arbres… Les créatures magiques ont envahit le jardin. A la suite de l’exposition montée pour le vingt-cinquième anniversaire de la Médiathèque, les Trois Excursionnistes (Alain Dutot, Sylvie Caisley et Daniel Cadet) dévoilent une nouveauté : le Jardin des Chimères. Un travail de longue haleine… qui séduit petits et grands.
Comment pense-t-on à revaloriser les chimères ? En définition, la chimère est une créature ou un monstre fantastique, souvent constituée de plusieurs animaux (lion, chèvre, dragon, serpent). Au jardin Bossuet, les chimères ne sont pas issues de notre imaginaire… Elles viennent de notre patrimoine (comme la Cathédrale Saint-Etienne). « J’ai découvert le fond ancien de la médiathèque avec toutes les enluminures qui peuvent être dans les livres anciens, on les avait partiellement exploitées en les installant à l’espace jeunesse. » Cachées dans nos livres d’histoire ou gardées à l’ombre sur nos monuments historiques… Grâce au travail minutieux des Trois Excursionnistes, les créatures retrouvent quelques couleurs au jardin Bossuet. « Souvent, les chimères sont incorporées dans un décor végétal. Nous avions envie de les sortir de ce décor pour les installer dans un jardin. Petit à petit, l’idée du Jardin des Chimères est venu. » Une exposition au jardin Bossuet… une évidence ! Site incontournable pour les Meldois, le jardin regorge d’espaces de jeux pour les artistes. « Cet été, on peut voir des chimères qui sont installés dans le jardin Bossuet, il y en a 150. Elles sont réparties sur deux parties : l’espace central du jardin (le jardin régulier à la française) et dans l’allée autour du jardin. Toutes ces chimères invitent à la réflexion ou à porter le regard… Il faut porter le regard en haut ou en bas. Il faut se pencher, il faut regarder à travers la végétation. Plus la végétation prend de la place… moins, elles sont visibles. » Une exposition ludique et ouverte à tous les curieux.
- Une déambulation immersive et créative. Pour monter une telle opération, plusieurs mains se sont réunies : Daniel Cadet (avec notamment : le bassin des femmes-fleurs), Alain Dutot (La Ménagerie – les tableaux parsemés aux fond du jardin), Sylvie Caisley (le Théâtre des chimères – les perspectives photographiques), Cécile Derynck (la Galerie des drôleries, les dessins fixés sur le Musée Bossuet), Linda Leterrier (avec les représentations de la compagnie Kitchen’Production) et Anne Marzin (éditrice du catalogue).
Au fil du temps, le sens d’une chimère a évolué. Avec cette exposition collective et collaborative, toutes les définitions ont été étudiées. « On a essayé de travailler tous les sens de chimères : le sens mythologique (les chimères sont les premières habitantes de la Terre, avant l’apparition des Dieux), la partie médiévale (des animaux hybrides, un mélange de plusieurs animaux étranges) et la série autour des livres (une gestion retraitée). » Comment sont-elles sorties des ouvrages ? « Avec plusieurs séries, une série qui sort des livres anciens, une autre série qui provient des photographies de sculptures (provenant de la Cathédrale) et des créations contemporaines avec plusieurs séries. » Au XIXème siècle, la chimère est associée au domaine du rêve puis à une manipulation génétique au XXème siècle (entre l’homme et la machine). Le coup de cœur de Daniel Cadet ? Les recherches effectués dans les livres anciens et les différentes photographies sur les monuments. Finalement, les chimères étaient déjà très expressives…
Une exposition d’une extrême finesse, semblable à une fouille archéologique. Une revalorisation de notre patrimoine qui nous replonge dans nos livres d’histoire. « Dans l’histoire, Echidna (la mère des chimères), c’est la femme serpent. Comme, elle fait partie des chimères mythologiques assez féroces, on s’est permis de la mettre derrière les barreaux. » Une créature enfermée au fond du jardin Bossuet… avec d’autres méchants spécimens. « C’est un travail patrimonial, on sort des éléments du patrimoine… L’essentiel vient du patrimoine meldois. » Quoi de mieux d’une installation au jardin Bossuet ? « Ce n’est pas un hasard, l’exposition se termine aux Journées Européennes du Patrimoine. » Et pour l’occasion, un sacré programme a été concocté. Toutes les informations, juste ici.
Vous avez envie de vous laissez porter par une aventure enchantée ? Partez pour une balade (étrange) au jardin Bossuet ! Peuplé par les chimères, le jardin nous plonge dans un monde imaginaire… Alors, ouvrez l’œil ! Le Jardin des Chimères, une exposition à découvrir jusqu’au 17 septembre 2023.