Le bien-être des enfants, une priorité du Pays de Meaux. Le lundi 27 novembre 2023, la convention partenariale d’animation des ateliers de la coparentalité a été renouvelée dans le cadre du Plan Parentalité. En 2018, une juge du Tribunal Judiciaire de Meaux a fait un constat simple : la sanction juridique n’était pas toujours fiable. Dans le cadre d’un divorce ou d’un conflit parental, la toute première victime se cache souvent chez l’enfant. La mission des acteurs des ateliers de la coparentalité ? Renouer le dialogue et apaiser les tensions.
Transmettre aux parents les repères d’un cadre éducatif fécond, l’un des objectifs du Plan Parentalité. Pour la cinquième année consécutive, la municipalité de Meaux a renouvelé son partenariat avec le Tribunal Judiciaire de Meaux, le Conseil Départemental de Seine-et-Marne, la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) de Seine-et-Marne et l’Ordre des Avocats du Barreau de Meaux. « Ça s’inscrit dans une démarche, celle d’obtenir une mobilisation de tous pour que les parents y compris dans une situation difficile, n’oublient pas qu’ils sont des parents. Ils doivent être aux côtés de leurs enfants, beaucoup le sont mais quelques-uns n’ont pas cette mesure là. Sur le terrain, nous trouvons des situations dramatiques pour les enfants. » A l’année, les ateliers de la coparentalité encadrent les familles autour de trois groupes : les enfants (à partir de 6 ans), les adolescents et les parents. « On est un territoire test. Depuis très longtemps, on a anticipé ses problèmes, on essaye avec les meldois de trouver toujours les meilleures solutions possibles. Tout simplement en essayant d’accompagner chaque enfant (un par un) et chaque famille (une par une) qui connaissent des difficultés. On va créer un Conseil de la Coparentalité pour travailler sur la notion de droits et de devoirs des parents. » Une montée en puissance qui se fait progressivement pour accompagner les jeunes et leurs parents.
- Les ateliers sont animés par des personnels mis à disposition par le Conseil Départemental de Seine-et-Marne, la CAF de Seine-et-Marne, l’Ordre des Avocats du Barreau de Meaux et des associations (CERAF Médiation, La Brèche et Passage).
Comment les ateliers de la coparentalité sont nés ? Sur notre territoire, ce dispositif a été imaginé par une juge du Tribunal Judiciaire de Meaux. « Une juge du tribunal de Meaux avait bien en-tête que quelque soit la réponse judiciaire donnée au conflit parental, le conflit existait toujours. C’est une question qui était réglée pour un point : l’exercice de l’autorité et le montant de la pension alimentaire. Les enfants ou les adolescents de ces couples là sont les victimes collatérales de ce conflit. » Très souvent, les enfants se retrouvent en grande souffrance. « Il fallait autre chose à ces familles pour prendre conscience que le conflit provoque à leurs enfants. » Suite à ce constat, la juge du Tribunal Judiciaire de Meaux a réuni plusieurs partenaires autour d’elle : des institutions, des associations et d’autres acteurs locaux.
Comment ça marche ? Suite à une décision judiciaire ou à une remontée locale (venant des enseignants ou des associations), les ateliers de la coparentalité peuvent être conseillés aux familles ciblées. « Les ateliers de la coparentalité sont à destination de familles avec des parents séparés pour lesquelles il y a une vraie difficulté de communication, un conflit parental très fort. Ils ont pour objectif de permettre à chacun des membres de la famille (les parents, les enfants et les adolescents) de pouvoir trouver des ressources et des solutions pour les enfants et les adolescents. » L’objectif des ateliers ? Faire prendre conscience aux parents que leur conflit a des effets néfastes sur leurs enfants. Les ateliers forment trois grands groupes : les parents, les adolescents et les enfants (à partir de 6 ans). « Les familles sont convoquées sur les mêmes jours et les mêmes heures. Il y a cinq sessions dans l’année en alternance à Champs-sur-Marne et Meaux, les familles se répartissent en fonction de leurs places. A l’intérieur de chacun de ses groupes, ce n’est pas les histoires personnelles qui sont évoquées, c’est vraiment les ressentis. » explique Béatrice Perrin.
A quoi ressemblent ces ateliers ? Entre les jeux ludiques, les temps d’échanges ou l’écriture d’une pièce de théâtre… En fonction des différents groupes, les intervenants s’adaptent aux différents publics pour libérer la parole. Objectif ? Permettre aux enfants de ne plus se sentir seuls. Une situation extrêmement difficile à vivre pour les adolescents. « A cet âge là, le conflit, ils n’en peuvent plus. Ils ont été suivis par un pédopsychiatre, un psychiatre, quelquefois par un juge des enfants ou un éducateur spécialisé… Toutes ces institutions qui gravitent autour de la famille. Les enfants veulent parler de tout sauf du conflit. Au cours des sessions, des tas de choses sont évoquées, on parle de tout sauf de la séparation des parents. Et enfaite, on parle que de la séparation des parents. » Aujourd’hui, les ateliers de la coparentalité encadrent les parents, les adolescents et les enfants à partir de 6 ans. Le dispositif peut-il encore évoluer ? « En terme d’accueil, on envisage d’ouvrir aux enfants plus jeunes par le biais d’un autre groupe, on travaille avec les PMI (Protection Maternelle et Infantile) à cet élargissement. Le dispositif évolue en permanence, on se retrouve deux à trois fois par an pour parler de cette évolution et évoquer des modifications de structures du dispositif. Il n’est pas gravé dans le marbre, il bouge et heureusement. » En fonction des besoins, le dispositif peut être modifié. « L’idée, c’est d’ouvrir à tous les autres professionnels qui peuvent constater que l’enfant est en souffrance suite à la séparation. » Grâce à ce dispositif, les enfants et les adolescents ne se sentent plus seuls.
L’écoute et la compréhension de l’autre, un mantra. Grâce à des cours collectifs, les plus jeunes se sentent finalement compris. La force du dispositif ? Une oreille attentive ! « Un tiers qui permet par le biais de médias ou de jeux : de libérer la parole de l’enfant. Le fait qu’il y ait d’autres enfants et que ce soit collectif, ça permet de libérer la parole. La parole circule en faisant des dessins, en faisant un jeu de société, les enfants se parlent. » La solution pour préserver le dialogue entre toutes les parties ? Et pourquoi pas ! « C’est particulièrement courageux que la genèse se soit le tribunal qui l’est impulsé. C’est un constat, la réponse judiciaire n’est pas suffisante. Les enfants, le conflit parental est toujours là. Les enfants sont toujours les victimes collatérales du conflit parental. On se sépare, il faut se parler, quand il y a trop de conflits, ce n’est pas possible, c’est pour ça que les familles viennent. » Un temps d’échange qui résout les conflits plus rapidement qu’une décision judiciaire.
Cette année, la convention partenariale d’animation des ateliers de la coparentalité a été renouvelée pour une cinquième fois. Un dispositif plus qu’indispensable !