Seul contre tous, un court-métrage d’utilité publique. Le lundi 26 février 2024, le tout premier court-métrage de Julien Belotti-Kolly a été diffusé à l’Espace Caravelle de Meaux. Soutenu par la ville de Meaux (via la direction de la jeunesse) et le lycée Henri Moissan, le réalisateur de dix-sept ans a bénéficié d’une bourse et du dispositif : Jeunes Citoyens Actifs. Avec Seul contre tous, le jeune lycéen évoque deux sujets d’actualité : le harcèlement scolaire et l’homophobie. Explications.
Le dispositif Jeunes Citoyens Actifs, une première pour la direction de la jeunesse. Dans le cadre d’un appel à projets, Julien Belotti-Kolly a bénéficié de la toute première bourse du dispositif Jeunes Citoyens Actifs, une bourse de 1 200 euros pour tourner son court-métrage (financement de la location du matériel et la production d’affiches). Un accompagnement évident pour Keveen Marie-Luce. « Pour une première, on ne pensait pas taper aussi fort. Quand Julien nous a présenté son projet, on a tout de suite été conquis par le message. L’année dernière, on l’a fait sur le prototype d’azote. Cette année, on l’a fait sur l’homophobie. Pour nous, ce sont des sujets sensibles qu’on ne souhaite pas banaliser. On fait beaucoup d’actions au niveau des jeunes, beaucoup de bourses… Nous, ce qu’on voudrait, c’est que les jeunes soient capables de trouver la personne ou l’éducateur capable de pouvoir l’accompagner. » Une manière pour la commune d’identifier les problématiques. Le dispositif est accessible à tous les jeunes (à partir de 11 ans) qui souhaitent monter un projet. « Tout ce qu’on leur demande, c’est de venir vers nous. Quand on voit un projet comme ça qui nous permet de pouvoir distiller la bonne parole, nous, on l’accompagne. » Vous avez une idée ? N’hésitez pas à joindre les services au 01 83 69 01 60 !
Seul contre tous, un court-métrage sincère. Les premières images diffusées à l’Espace Caravelle donnent le ton. L’atmosphère est sombre. Derrière ce court-métrage, Julien Belotti-Kolly avait un message à nous faire passer. « C’est un court-métrage que j’ai écrit, une fiction inspirée de ma vie (une partie de ma vie) qui traite des sujets du harcèlement scolaire, de l’homophobie et de l’importance de l’art dans notre société. On suit l’histoire de Lucas qui rentre en seconde, il va y rentrer en espérant une meilleure vie qu’au collège. Malheureusement, quand il rentre au lycée, ça ne se passe pas vraiment comme prévu… » Régulièrement persécuté, Lucas peut compter sur des amis de taille. Seul contre tous traite plusieurs sujets avec franchise, on y parle d’amour, d’amitiés et d’homophobie. « Ce film a été tourné sur une assez longue période, trois mois quand même, on est au lycée, on a un emploi du temps imposé. Le tournage a été réalisé à Meaux dans le lycée Henri Moissan, il y a des petites séquences qui ont été réalisées à mon ancien collège : Albert Camus. » Les figurants étaient issus des différents niveaux du lycée, certains élèves venaient de seconde, de première et même de la terminale. Une belle petite famille soudée qui s’est créée autour d’un projet d’utilité publique.
Le rêve du réalisateur ? Avec Seul contre tous, Julien Belotti-Kolly espère changer quelques mentalités… et faire avancer le débat. « J’aimerai que ça serve d’appui dans des débats et dans des établissements scolaires. On se sert souvent d’outils pour faire de la sensibilisation et je pense que ce film pourrait servir d’outil. » Avec ce nouveau support, certaines instances pourraient mieux comprendre le phénomène. La force du projet ? La transversalité entre tous les niveaux. « On est trois générations différentes, se comprendre chacun, ça peut-être parfois difficile. Quand on rentre au lycée, les mentalités changent. Même quand on est en seconde, on peut avoir une certaine maturité que des personnes en terminale peuvent avoir, c’est ce qui a permis d’avoir une cohésion entre ces trois niveaux. » Le théâtre, une belle passerelle entre les élèves. « Au collège, le théâtre était l’endroit où je me vidais la tête et où je vivais ma vie tel que j’étais. Aujourd’hui, je ne subis plus le harcèlement scolaire… Mais le théâtre est quand même une grosse part de moi. Je pense que le théâtre peut être une safe place pour énormément de gens. » La force du collectif, un axe qui plaît à tous les élèves.
Traiter la problématique du harcèlement scolaire ou de l’homophobie, une évidence ? Et bien oui ! Grâce au dispositif Jeunes Citoyens Actifs, Julien Belotti-Kolly a pu monter son premier court-métrage qui ne cache pas ses ambitions. « On entend encore énormément aujourd’hui, des gens qui vivent des drames et qui vont jusqu’au suicide… à cause de ça. J’espère que ce film va vraiment permettre de faire évoluer ces situations-là et de mieux comprendre ces situations. J’ai décidé de faire ce film parce que dans les établissements scolaires, ils font souvent des affiches… C’est bien mais ça ne sert pas à grand chose mais j’ai décidé de mettre des images sur certains mots. » Avec ce court-métrage, les premières images font mouche. Le silence laisse place à la compréhension. Les émotions sont démultipliées.
Notre coup de cœur ? Le monologue ! Comme dans tous les court-métrages, les images finales marquent… Ici, ce sont les mots qui résonnent encore. « Quand j’étais en troisième, il y avait un concours d’éloquence sur lequel j’avais fait un discours sur l’homophobie. Je l’ai réécrit pour le film. Le fait de finir sur un discours comme celui-ci, c’est un peu la parole politique. C’est au travers de grands discours qu’on a pu changer les choses. Savoir bien gérer l’art des mots peut être une arme. » Multiplier les projets du genre ? Une idée de Julien Belotti-Kolly pour changer les choses et rompre l’isolement. « Je pense que créer un projet comme celui-ci qui a réussi à unifier les trois niveaux du lycée, ça me touche énormément. Les personnes qui sont formées par le programme pHARe de l’Education Nationale, ils sont venus me voir pour me dire que le film leur a fait comprendre énormément de choses… C’est super ! Ils vont pouvoir aider les personnes qui en ont besoin. Ils m’ont même demandé si j’avais des idées ou des conseils pour faire avancer les choses. » explique le réalisateur en herbe.
Le court-métrage Seul contre tous devrait être présenté à différents festivals d’ampleur. Un projet soutenu par le dispositif Jeunes Citoyens Actifs de la ville de Meaux. Le projet de Julien Belotti-Kolly a également été soutenu par son établissement : le lycée Henri Moissan. Une belle synergie !
- Vous avez un projet ? N’hésitez pas à vous diriger vers le service jeunesse de la ville ! Plus d’informations au 01 83 69 01 60.