Le coup d’envoi très attendu des Jeux Paralympiques de Paris 2024. Vous avez vibré sous les coups d’épées de Manon Apithy-Brunet, Aurianne Mallo-Breton, Enzo Lefort ou même Sébastien Patrice ? Le spectacle continue ! Jusqu’au dimanche 8 septembre prochain, les Jeux Paralympiques de Paris 2024 devraient nous transmettre notre lot d’émotions. Installez-vous confortablement… Et préparez-vous à les encourager ! Dans le site exceptionnel du Grand Palais, Yohan Peter (épée, handi escrime) se prépare à ramener une médaille à la maison. A quelques jours de son entrée en lice… Interview.
Des athlètes qui rêvent d’entrer dans l’histoire des Jeux. Avant le lancement des Jeux Olympiques de Paris 2024, les noms de Manon Apithy-Brunet ou Aurianne Mallo-Breton ne vous disaient rien ? Les Jeux Paralympiques nous promettent d’autres belles découvertes ! En plus des disciplines sportives, ce sont de vrais athlètes que nous découvrons sur la scène du Grand Palais. Un premier nom à retenir ? Yohan Peter en escrime fauteuil ! Originaire de Brie-Comte-Robert, Yohan Peter s’entraîne régulièrement à Bailly-Romainvilliers. Après avoir participé aux Jeux de Tokyo, il pense jour et nuit aux Jeux de Paris. « On attend ça avec impatience. Pour ma part, j’ai même envie que ça commence demain. On se sent prêt. On a envie de rendre fier nos amis, notre famille, notre pays et nos clubs. C’est un moment de partage qu’on n’aura pas autre part. » Des jeux à la maison ? Une émotion toute particulière pour les athlètes qui sont sélectionnés ! « On fait partie de ces athlètes qui connaîtront les Jeux dans leur pays. C’est rare, c’est une chance ! C’est à nous de montrer qu’on a les moyens de chercher des médailles. Je sais qu’il y a plusieurs sportifs qui ont reporté leur fin de carrière parce que le fait de faire les Jeux à Paris, c’est une chance. » Combattre face à son public et sous les yeux de millions de téléspectateurs… Une configuration qui peut donner des ailes ! « Une carrière de sportif de haut niveau, c’est des blessures, ça nous permet parfois de serrer des dents. A un certain âge, il faut une motivation supplémentaire pour se dire qu’on va se dépasser encore quatre ans pour récupérer la plus belle des médailles aux Jeux. Je n’ai pas prévu d’arrêter ma carrière après Paris. On verra après avec le staff, on va éviter les blessures. » Les 6 et 7 septembre prochains, Yohan Peter montera sur la scène du Grand Palais. Que ce soit sur place ou derrière votre poste de télévision… Notre seine-et-marnais aura besoin de vous !
Les Jeux de Paris ? Un rêve ! En préparation avec l’Equipe de France depuis plusieurs mois, Yohan Peter s’était arrêté à Bailly-Romainvilliers, le temps d’un stage intensif. Sa participation aux Jeux Paralympiques ? L’aboutissement d’une longue préparation. « Ma motivation, c’est la compétition. J’ai toujours fait du sport pour la compétition. Ma motivation, c’est déjà de me faire plaisir. C’est un sport que j’apprécie énormément… J’aime vraiment ce que je fais. La récompense, c’est la médaille parce que même si on n’a pas besoin de médaille pour savoir si on a bien travaillé ou pas… La médaille, c’est la consécration. » En escrime comme en handi escrime, les deux adversaires sont prêts. Face à face, ils tenteront les mêmes tactiques. Comment peut-on faire la différence ? Fort de son expérience à Tokyo, Yohan Peter se montre assez lucide. « Il va falloir ne pas se surentraîner et ne pas avoir envie de trop bien faire. Je pense que beaucoup de sportifs sont comme ça… On a tendance à avoir peur de ne pas s’entraîner, on a peur de rater quelque chose. Il faut s’entraîner mais il faut aussi caler des temps de repos pour que le corps respire. C’est peut-être ce que je n’ai pas fait à Tokyo… on a beaucoup enchaîné les entraînements. Il y avait une pression particulière parce que c’était mes premiers Jeux. J’avais envie de bien faire. » Des premiers Jeux Paralympiques qui se sont déroulés sans son public ou sans ses proches. Ici à Paris, le seine-et-marnais a une revanche à prendre. Et, il mettra toutes les chances de son côté !
« Je sais ce que je veux, je sais ce que je ne veux pas ! Cette expérience que j’ai eu aux Jeux de Tokyo va beaucoup m’apporter. »
Points forts, points faibles, une préparation stratégique. Le plus grand atout de Yohan Peter ? Son mental ! « Je suis un tireur sur la piste qui va essayer de se dépasser et de faire sortir de sa stratégie mon adversaire. Je fais toujours des matchs relativement longs, c’est ce qui va me permettre de pouvoir user progressivement mes adversaires. L’erreur qu’il ne faut pas que je fasse sur la piste, c’est de vouloir trop vite finir, trop bien faire ou trop jouer. » Au lancement des Jeux Olympiques de Paris, les français se sont passionnés pour l’escrime… Une discipline qui nous a rapidement fait passer de la joie aux larmes. Dans l’arène, les deux adversaires se provoquent continuellement pour toucher l’autre. « Je suis fort quand je prends le temps et que j’use mon adversaire. » Si vous êtes tombés sous le charme de l’escrime, vous allez vous emporter pour l’handi escrime. En escrime fauteuil, il y a les trois armes en individuel (le fleuret, l’épée et le sabre) et deux armes en équipe (le fleuret et l’épée). « Je m’entraîne uniquement à l’épée, c’est déjà beaucoup de travail et assez de spécificités. Je suis actuellement troisième mondial, je ne me cacherai pas. L’objectif, c’est la médaille d’or ! Je ne serai pas satisfait tant que je n’ai pas la médaille d’or, ce n’est pas une surpression. Je suis capable de gagner la médaille d’or ! Il y a des adversaires qui le sont aussi… Ils feront tout pour empêcher un français d’avoir la médaille d’or sur ses terres. » Porté par les applaudissements du public, Yohan Peter compte bien nous ramener une médaille en or… Un combat à suivre de très près ! Allez les Bleus !
Les Jeux Paralympiques, une révolution attendue. Balayez vos préjugés ! Leur force, c’est leur différence. Pour ces Jeux Paralympiques de Paris 2024, les athlètes comptent bien nous transmettre de belles émotions. « C’est un évènement tous les quatre ans qui permet de mettre en lumière, des sportifs de haut niveau avec un handicap. Aujourd’hui, on sait qu’il y a 15% de personnes en situation de handicap dans le monde. C’est important que tout le monde puisse comprendre qu’il y a différents handicaps et différentes problématiques. L’âge amène aussi progressivement le handicap. » Depuis son lancement, les reportages télévisuels ne manquent pas… Et leurs histoires nous touchent toutes en plein cœur. « Après mon accident, j’ai regardé les Jeux Paralympiques d’hiver dans mon lit d’hôpital, ça m’a permis de m’identifier, tout simplement. Des gens qui sont comme nous mais qui rencontrent des difficultés particulières et qui trouvent des solutions. C’est vraiment un plus de pouvoir en faire profiter toute la population ! Le handicap, ça peut parfois être difficile mais on a les moyens de faire plein de choses. » L’objectif des Jeux de Paris ? Ramener les français vers le sport ! Que ce soit pour du loisir ou de la compétition… Le plus important, c’est de s’amuser et de se dépenser.
Yohan Peter et l’escrime fauteuil, une rencontre. Comment l’athlète s’est-il passionné pour son sport ? « Le handi escrime et moi, ça a été le hasard. J’ai travaillé en tant qu’infirmier coordinateur après mon accident, je m’occupais de centre de rééducation en Ile-de-France (dont un sur Bobigny). Pour mes patients, je voulais une activité physique qui changeait de l’ordinaire (basket fauteuil, badminton)… je me suis mis à regarder. » C’est en flânant sur Youtube que Yohan Peter tombe, un jour, sur l’escrime fauteuil. « J’ai découvert l’escrime fauteuil en vidéo. Je me suis dit que c’était incroyable… Un sport de combat en fauteuil roulant, ça a le mérite d’être essayé. » Très rapidement, Yohan Peter entre en contact avec le club de Bailly… Et depuis 2016, il ne l’a plus jamais quitté !
« On a besoin de cette émotion, on a besoin de ce bruit… Clairement, ça nous porte ! Il nous permet parfois de faire l’effort supplémentaire. » Vous avez mis le feu au Grand Palais pour les Jeux Olympiques ? Réservez le même accueil aux athlètes des Jeux Paralympiques ! Les 6 et 7 septembre prochains, Yohan Peter aura besoin de votre soutien ! Soyez au rendez-vous !