La fermeture d’une classe à Pomponne, une décision incomprise. Le lundi 2 septembre 2024, les enfants du Groupe Scolaire des Cornouillers (Pomponne) ont retrouvé leurs maîtresses, leurs classes et leurs copains dans une ambiance de contes de fées. Déguisées en fées ou en reines, les maîtresses ont permis aux enfants de rêver. Une reprise en douceur… qui s’est rapidement transformée en cauchemar. Quelques jours plus tard, un mot dans leur carnet de correspondance annonce la fermeture d’une classe. Un véritable drame pour les enfants qui passent du rire aux larmes… Explications.
Une erreur de comptage qui bouleverse la vie des élèves. Au Groupe Scolaire des Cornouillers, la rentrée des classes était presque parfaite… « Les maîtresses nous ont fait ce magnifique cadeau de permettre à nos enfants de faire une rentrée avec des maîtresses déguisées (en fées ou en reines) pour que nous puissions tous ensemble découvrir le thème de cette année scolaire : Les contes de fées et les légendes. » Et comme dans un vrai conte de fées, les héros doivent parfois affronter quelques obstacles… Le vendredi 6 septembre 2024, le rêve tourne au cauchemar. Un mot est glissé dans les carnets de correspondances. « Une fermeture de classe est annoncé avec effet lundi ou jeudi. C’est la catastrophe ! Les enfants sont en larmes… Ils ne comprennent pas ce qu’il se passe. » Une maîtresse doit quitter l’école… Et les enfants doivent revivre une nouvelle rentrée des classes. « Ils vont changer de classe, ils vont changer de copains. La rentrée des classes sur le thème des contes de fées se transforme en cauchemar. Les enseignants qui ont préparé leur année, leur classe, leurs effectifs et ce merveilleux thème pour nos enfants… Tout tombe à l’eau ! Elles vont devoir refaire leurs effectifs et découvrir de nouveaux niveaux. Avec cette suppression de classe, il y a beaucoup de classes qui vont passer en double niveau. » L’été dernier, les enseignantes avaient tout préparé… Certaines doivent désormais découvrir un tout nouveau programme. Depuis cette annonce, les larmes ne cessent de couler… Les enfants sont dans l’incompréhension. « On les a récupérés avec leurs cartables et toutes leurs affaires… On repart. On sait qu’il y aura des doubles niveaux, on sait qu’on passe de 25 enfants par classe à 27 (ou 28) enfants par classe. On sait qu’on a très peu de remplacements dans le secteur. » En cas d’absence, les enfants seront tous répartis dans d’autres classes… Elles seront donc surchargées ! « On a des enfants qui ont des dossiers MDPH, ils ne pourront pas être accompagnés correctement. » ajoute Valentine Faure.
Pourquoi l’Education Nationale a-t-elle choisi de fermer une classe ? A Pomponne, le problème paraît simple… Il s’agit simplement d’une erreur de comptage. « On ne comprend pas. A ce jour, il y a neuf enfants de plus dans l’école. On est parents d’élèves élus pour certains, depuis longtemps, on a les effectifs dans nos PV d’école (procès verbal)… Personne ne s’attendait à une fermeture de classe. On a une augmentation des effectifs mais une fermeture de classe. C’est incompréhensible pour tout le monde. » L’année dernière, 373 enfants étaient inscrits. Cette année, ils sont 385 ! « Un chiffre est parti au mois de juin, il disait qu’il y aurait 400 enfants inscrits… Un chiffre que nous n’avons pas eu, la mairie ne l’a pas eu. Lundi matin, il y a eu un comptage et évidemment il n’y avait pas ses 400 enfants. » Le lundi 9 septembre dernier, les parents d’élèves se sont tous mobilisés contre la fermeture de cette classe. Ils étaient notamment accompagnés par Arnaud Brunet et son équipe municipale. Une centaine de personnes ont montré leur mécontentement. Depuis, ils ont créé leur propre pétition. Plus de 1470 personnes l’ont déjà signé !
Maîtresses perturbées, enfants bouleversés… Une rentrée placée sous le signe des contes de fées. Face à une incompréhension générale, les élèves sont les premières victimes. « On a des enfants qui sont perdus, ils ne comprennent pas pourquoi, ils vont devoir refaire une rentrée des classes. Ils sont hyper anxieux… La rentrée scolaire, c’est une source de stress. » Après s’être déjà fait de nouveaux copains, ils doivent à nouveau s’adapter en se faisant d’autres copains et en découvrant leur nouvelle maîtresse. « On est parti avec une équipe enseignante et des enfants motivés. Jeudi, nos enfants ne sauteront pas de joie… Ils sont plutôt dans l’angoisse de savoir ce qu’ils vont trouver. Forcément, les enseignantes vont être débordées avec des classes surchargées (et une découverte des niveaux). » Une situation qui ne devrait pas lancer cette nouvelle année scolaire sur de bons rails !
La seule attente des parents ? Un recomptage ! Face à cette décision brutale, les parents d’élèves continuent à se mobiliser. « On attend une chose très simple de l’inspection et de l’académie… C’est juste de venir recompter. Je pense qu’ils doivent tous savoir compter, je l’espère. Nous, on sait. L’année dernière, il y avait 373 enfants. Là, il y a 385 d’enfants inscrits. Factuellement, il y en a plus. » A ce jour, il n’y a pas de recours possible. Une situation qui pourrait s’aggraver dans le cours de l’année… A Pomponne, des dizaines logements sont attendus avec des familles (et donc des enfants). « Ma fille qui était en CP, l’année dernière, elle a fait une demi-année… On a compté entre douze et seize remplacements, sa maîtresse a été très absente. Et ça, c’est sans compter les jours d’absence où les maîtresses ne sont pas remplacées. » Cette année, les parents paniquent déjà avec une classe en moins. Dans quelles conditions étudieront leurs enfants ? « Elle va possiblement se retrouver en double niveau avec une enseignante qui ne connaîtra peut-être pas le programme. A un moment donné, même si on veut soutenir le service publique, on veut aussi faire ce qu’il y a de mieux pour nos enfants. Là à Pomponne, on s’interroge… Je m’interroge alors que l’école est à 200 mètres de mon jardin, elle est dans un quartier calme et sympathique. » souligne Valentine Faure.
Pomponne est en rogne ! « Tout ce que nous espérons, c’est que l’Education Nationale et le rectorat reconnaissent cette erreur, une erreur de décision liée à une erreur de comptage. Nous ne comprenons pas la légitimité de cette décision. » Après avoir écrit une lettre à l’inspectrice (qui refuse de se déplacer), la municipalité s’est jointe à la mobilisation des parents. Vous voulez les soutenir ? Il est possible de signer la pétition en ligne.